Santé bien ordonnée passe plutôt par le privé...

Revue de presse par Michel Pourcelot

© HAMILTON/REA

Le chef de l’exécutif a présenté, le 18 septembre 2018, son « plan santé », qui a été ausculté sous toutes ses coutures dans la presse. Aperçus.

La Dépêche
Du haut de ce plan, 50 années vous contemplent : Une réforme pour les cinquante années à venir ! Difficile de faire plus ambitieux. Alors, de grands mots pour un grand plan ? Les réactions étaient contrastées hier, plutôt favorables du côté des organisations de médecins libéraux, franchement critiques de la part des syndicats qui dénoncent un financement très insuffisant rapporté aux déclarations d’intention, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins pour tous et les conditions de travail des personnels de l’hôpital. A en perdre la santé.

L’Express
Que fait-on pour les établissements hospitaliers ? Les moyens alloués pour la réforme se montent à 400 millions d’euros pour l’an prochain, à partager entre ville et hôpital. C’est dérisoire : le seul déficit des hôpitaux l’an dernier atteignait 900 millions d’euros !, estime le Professeur André Grimaldi, médecin diabétologue à la Pitié-Salpêtrière, l’un des premiers à alerter sur les risques des précédentes grandes réformes du système de santé - mise en place de la tarification à l’activité et toute-puissance de l’administration dans la gestion des hôpitaux. Pour lui, est-ce que les sommes annoncées vont permettre de revaloriser le salaire des infirmières, de débloquer les heures supplémentaires ou de remplacer les départs en retraite et les congés maternité ? Non. A court terme, cela ne va rien changer pour l’hôpital.

Le Figaro
Donner de l’argent aux hôpitaux ? Pourquoi donc ? Le chef de l’exécutif a doctement expliqué que le système de santé ne souffre pas d’un sous-financement mais d’un problème d’organisation. L’hôpital est au bout de ce qu’il peut faire, a poursuivi Emmanuel Macron, citant l’engorgement des services d’urgence. Là où l’on vient souvent parce que, désargenté, on a trop reculé les soins.

L’Union
Pour toute réponse au problème : Concrètement, les services d’urgence doivent progressivement être réservés aux urgences vitales, a avancé le président. Sans préciser si son concept entendait d’effectuer deux heures de parcours avec une fracture ouverte...

Libération
Quoi qu’il en soit, la ministre de la Santé fera voter l’an prochain une loi créant un statut d’hôpital de proximité, avec une liste restreinte d’activités : médecine générale, gériatrie, réadaptation, consultations de spécialistes... mais ni chirurgie, ni maternité, qui seront réservées aux établissements spécialisés et de pointe. Ce qui pourrait entraîner des pointes de vitesse pour les rallier dans certains cas.

Marianne
Ces centres hospitaliers de proximité ne signifient pas pour autant que vous pourrez plus facilement accoucher ou vous faire opérer près de chez vous, bien au contraire… Les professionnels de santé anticipent en effet qu’elle se fera au détriment des services de maternité ou des salles d’opération des petits hôpitaux encore ouverts. Car il faut différencier petits hôpitaux et hôpitaux de proximité. Ces derniers sont bien définis par le code de la santé publique (CSP) : il s’agit d’établissements de santé publics ou privés [...]. Privés ? Quelle surprise.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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