Santé et service public : la mobilisation bat la campagne

Revue de presse par Michel Pourcelot

Manifestation des personnels soignants et du service public à Paris le 7 mars 2017. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

La journée de mobilisation, de grèves et de manifestations pour la défense de l’hôpital, de l’action sociale et du service public, s’est déroulée le mardi 7 mars, dans toute la France. La presse, malgré sa focalisation sur les feuilletons politiques en cours, lui a consacré quelques aperçus.

La Dépêche
Las de faire toujours plus avec moins : infirmiers, aides-soignants ou encore assistantes sociales ont manifesté mardi dans toute la France pour dénoncer leurs conditions de travail, rejoints par d’autres représentants des services publics. Ils étaient entre 10 000 et 12 000 à Paris, selon la police, 35 000 selon FO services publics et santé et au moins 30 000, selon la CGT de la fonction publique, qui annonçait 1 500 manifestants à Marseille. A Lyon, ils étaient plusieurs centaines, environ 300 à Grenoble, près de 450 à Dijon, 600 à Perpignan selon la police, 800 à 1 000 selon les syndicats. [...] Les fédérations de fonctionnaires, notamment CGT, FO, FA-FPT (Autonomes), FSU avaient appelé les agents à rejoindre le mouvement afin de dénoncer aussi la réforme territoriale et les conséquences des fusions : mobilités forcées et dégradation du service public. Des fusions qui désintègrent le maillage territorial.

Le Populaire du Centre
A Limoges, des salariés du privé et du public (Legrand, GM & S, SNCF, collectivités) sont venus prêter main-forte aux agents hospitaliers, en grève mardi, lors de manifestations devant le CHU de Limoges et l’agence régionale de santé. La santé, ça nous concerne tous, qu’on travaille dans le public ou le privé, glisse Bruno, sous la bannière de l’union syndicale des travailleurs de la métallurgie. En effet, de nombreux militants issus de divers secteurs professionnels ont manifesté leur solidarité aux agents hospitaliers en grève [...]. La direction, sous la pression de l’agence régionale de santé, a accéléré les restrictions. Des lits ont été fermés début mars, la majorité des CDD ont été enlevés, et l’avenir de la maternité est menacé, s’inquiètent Stéphanie Granet et Cécile Viroulaud (FO), de l’hôpital Saint-Juniaud. On a le sentiment que la qualité des soins ne compte plus, selon Didier Lekiefs (CGT), issu du même établissement. Ce que les gens demandent, c’est un service public de santé qui répond aux besoins de la population, pas à une logique purement financière, rappelle Florence Medge (CGT du CHU). Par contre, on soigne les comptes.

Le Pays
A Roanne, dans la Loire, on trouvait aussi dans les rangs des manifestant, des agents de santé, des cheminots ou encore des retraités et des citoyens. A l’image de Daniel, soucieux des services publics. Pour la santé, les choses vont de mal en pis. Les citoyens devront se secouer s’ils veulent pouvoir continuer à se faire soigner correctement, tempête le manifestant. Sinon, il sera trop tard quand ils devront compter leurs abattis, la vision comptable l’aura fait pour eux et tout sera arasé. Rassemblé devant les locaux de la Caisse primaire d’assurance maladie à Roanne, le cortège a rejoint la place de l’hôtel de Ville où les représentants syndicaux ont donné lecture d’un texte commun. Les organisations CGT, FO, Solidaires, FSU, de la santé action sociale, des fonctions publiques et des organismes sociaux appelaient ensemble à la grève dans la Loire, ce mardi.

La Voix du Nord
Car ils sont de plus en plus dans le rouge : ainsi à Helfaut (Pas-de-Calais) : beaucoup de rouge à l’entrée du site de l’hôpital, mardi 7 mars. Il faut dire que FO et CGT y avaient pris leurs aises avec un objectif en tête : distribuer des tracts aux personnels et visiteurs du centre hospitalier : dès 6 heures côté Force Ouvrière qui a mis un point d’honneur à accueillir le personnel matinal. Avec un même objectif, même si les deux syndicats tractaient dans leur coin, les revendications se rejoignaient pour l’essentiel : les groupements hospitaliers de territoire (GHT, Helfaut avec Dunkerque, Aire-sur-la-Lys et Zuydcoote) qui tireraient l’offre de soins et les conditions des agents vers le bas (services et plateaux uniques sur un seul site impliquant de plus longs déplacements pour les premiers cités, et des mouvements pour le personnel, etc. : À terme, d’ici 2025, il n’y aurait plus deux activités identiques sur un même territoire, prévoit Grégory Renaux, pour FO. Seuls les objectifs comptables seront aux petits soins.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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