Santé privée lucrative : l’attitude patronale fait chavirer le Ségur 2

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© F. BLANC

La Fédération hospitalière du secteur privé à but lucratif a refusé d’aller au-delà des mesures salariales proposées par le Ségur 2 et qui sont entièrement financées par les pouvoirs publics. Deux syndicats dont FO ont rejeté ce texte et exigent des négociations.

I ls ont dit non à la signature du Ségur 2 concernant près de 40 000 salariés au sein du secteur hospitalier à but lucratif (150 000 salariés). FO et un autre syndicat, pesant à eux deux plus de 50 % dans le secteur hospitalier lucratif, ont en effet refusé de signer l’accord proposé par le patronat de la FHP (Fédération hospitalière du secteur privé à but lucratif) et ont fait valoir leur droit d’opposition au texte (seule la CFDT l’a signé). Cela a conduit celui-ci à être réputé non écrit, indique Franck Houlgatte, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats FO de la Santé privée/UNSFO (troisième organisation dans le secteur). Et, précise le militant, nous demandons la réouverture au plus vite de négociations. Pour l’instant, le patronat n’a pas répondu.

Un effet d’aubaine pour le patronat

Pourquoi une telle opposition syndicale Les employeurs du secteurs hospitalier lucratif, lequel a continué à faire des bénéfices pendant la crise, refusent de mettre la main à la poche. Concrètement, l’accord non négociable qui était proposé affichait l’octroi de 54 euros brut mensuel pour certaines catégories de personnels (infirmiers, cadres de santé, sages-femmes...) et 19 euros brut pour d’autres (aides-soignants, auxiliaires de puériculture, préparateurs en pharmacie...), et ces propositions salariales étaient entièrement financées par les fonds publics, précise Franck Houlgatte. Or, le patronat refuse de mettre un centime de plus et refuse aussi d’élargir ces mesures salariales à davantage de personnels. Il part du principe que le Ségur suffit, s’indigne le secrétaire général de l’UNSFO. Le Ségur 1 avait induit une revalorisation de 206 euros brut des salaires du secteur privé lucratif. Pour le patronat c’est encore un effet d’aubaine [...], l’État se trouvant dans l’incapacité de contraindre les employeurs à revaloriser la valeur du point et les rémunérations, indiquent les syndicats non signataires, dont FO. Depuis des années, la valeur du point est en effet bloquée dans le secteur hospitalier lucratif et seules des négociations locales ont pu permettre quelques augmentations. Et là où elles ont eu lieu c’est parce que nous nous sommes battus, tient à rappeler Franck Houlgatte.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération