Sapeurs-pompiers : FO appelle à poursuivre la grève

Territoriaux par Clarisse Josselin

Le ministre de l’Intérieur refuse toujours d’ouvrir les négociations sur les revendications des sapeurs-pompiers professionnels, fortement mobilisés depuis le 26 juin à l’appel de sept organisations syndicales dont FO SIS. Le préavis de grève, qui court jusqu’au 31 août, pourrait être prolongé.

La mobilisation est très forte, se félicite Christophe Sansou, secrétaire général de l’Union nationale FO des services d’incendie et de secours (FO SIS). Sauf erreur de ma part, un tel mouvement qui dure deux mois au niveau national, c’est historique !

Une intersyndicale regroupant sept organisations syndicales, et représentant 85% des personnels des services d’incendie et de secours (SDIS), a lancé un préavis de grève qui court du 26 juin au 31 août. Elle attend du ministre de l’Intérieur l’ouverture de négociations sur ses revendications.

Comme pour la grève des hospitaliers, la population ne voit pas la différence, car nous poursuivons nos interventions, explique Christophe Sansou. Pour alerter l’opinion publique, les sapeurs-pompiers portent donc des brassards « en grève », peignent des slogans au blanc d’Espagne sur les camions rouges. Certains organisent aussi des actions locales avec des distributions de tracts, des débrayages… Dans la Marne, les pompiers ont profité du passage du Tour de France pour manifester au bord de la route avec des banderoles.

Carte de France des départements où les sapeurs-pompiers professionnels sont en grève à l’appel de l’intersyndicale (Source : intersyndicale).

L’une des revendications des sapeurs-pompiers professionnels, qui sont environ 40 000 en France, porte sur la revalorisation de la prime de risque (appelée prime de feu) de 19 à 28% du salaire, à hauteur des autres métiers à risques comme policier.

Ils revendiquent également un recrutement massif d’emplois statutaires pour répondre aux besoins des SDIS. Selon les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur, 4 651 500 interventions ont été réalisées en 2017 au niveau national, en hausse de 2,4%. En revanche, les effectifs ont baissé de 0,2% dans les SDIS.

Ils exigent aussi une meilleure prise en compte des questions de santé et de sécurité. Cela concerne aussi bien le temps de travail que l’exposition aux agressions ou les cancers liés à la toxicité des fumées. Les pompiers souhaitent enfin la garantie de la pérennité de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL).

12 créations de postes dans l’Aveyron

L’appel à la grève nationale a parfois été complété de revendications locales et la mobilisation a déjà permis de débloquer certaines situations. Ainsi dans l’Aveyron, après trois semaines de grève, les syndicats ont obtenu la création de 12 postes de titulaires sur les 25 revendiqués. Une belle victoire dans un département qui ne compte qu’une centaine de sapeurs-pompiers professionnels et 1300 volontaires. En dix ans, le nombre d’interventions est passé de 12 000 à 15 000 par an, explique Emmanuel Causse, responsable de FO-SIS dans l’Aveyron. Il fallait augmenter les effectifs, les secours mettent de plus en plus de temps à arriver.

Avant la fin du mois d’août, les sept organisations syndicales se retrouveront pour décider de la suite de la mobilisation. Elles doivent être reçues début septembre par la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. Ces dernières semaines, des rencontres ont également été organisées avec des élus ou des représentants de l’État. Mais c’est bien une réponse du ministre de l’Intérieur, dont FO-SIS dénonce le silence total, qu’attend l’intersyndicale.

Christophe Castaner devait nous recevoir mi-mai, ajoute Christophe Sansou. Comme nous n’avons toujours pas de retour de sa part, le préavis sera prolongé, sûrement pour tout le mois de septembre. Il y aura aussi certainement une manifestation nationale. Dans les casernes, les sapeurs-pompiers sont déterminés, il est hors de question de ne rien obtenir.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante