« J’ai mis du temps à comprendre l’importance de se syndiquer, confie Sophie Giannini, déléguée syndicale et déléguée du personnel au casino de Deauville, mais lorsque je l’ai fait, j’ai aussi décidé de m’engager. » Pour la jeune femme de 34 ans, « se syndiquer, c’est prendre son destin en main, c’est sortir du fatalisme ambiant qui fait la part belle à des patrons qui, contrairement aux salariés, ont compris l’intérêt de s’unir ».
Conditions de travail dégradées
Embauchée en 2002 en CDI, Sophie a vu les métiers évoluer. Depuis l’arrivée d’une nouvelle réglementation en 2006, les employés de l’accueil doivent vérifier l’identité des clients. Et depuis 2012, avec le regroupement de services, ils gèrent désormais en sus les réservations du théâtre de Deauville, situé dans l’enceinte du casino, ou des formules de restauration. « J’ai constaté que la polyvalence se développait, que les conditions de travail se dégradaient, se rappelle la jeune femme. C’est une des raisons qui m’ont incitée, en 2010, à me syndiquer et à militer. »
Aujourd’hui, Sophie vit son premier mouvement de grève en tant que responsable syndicale : « Ce qui m’étonne le plus c’est la longue surdité de la direction, alors que nous réclamons l’ouverture de négociations sur le paiement des heures supplémentaires. » Le 2 septembre, alors que les salariés votaient la reprise du mouvement entamé cet été,la direction acceptait d’ouvrir des discussions.