Sébastien Galmiche succède à Alain Grosdemouge en Haute-Saône

Congrès UD par Valérie Forgeront

XXVe Congrès de l’Union Départementale FO 70. Sébastien Galmiche, nouveau Secrétaire Général, les membres du nouveau Bureau, avec au centre, Pascal Pavageau, Secrétaire général, et Alain Grosdemouge, ancien Secrétaire de l’UDFO 70.

Plus de 200 personnes étaient réunies le 14 septembre dernier salle Parisot à Vesoul pour le XXVe Congrès de l’Union départementale des syndicats FO de Haute-Saône. Le Congrès présidé par le Secrétaire général de la Confédération FO, Pascal Pavageau, a été marqué par l’élection d’un nouveau Secrétaire général de l’UD FO.

Sébastien Galmiche, 40 ans, délégué syndical chez le constructeur PSA à Vesoul, succède ainsi à Alain Grosdemouge, 62 ans, qui après avoir assumé quatre mandats de Secrétaire général de l’UD FO a fait valoir ses droits à la retraite. Adhérent FO depuis douze ans, Sébastien Galmiche participait déjà à la vie de l’UD FO puisqu’il était membre du bureau et de la Commission exécutive (CE).

Lors de ce Congrès, la CE de l’Union départementale (22 militants) a été renouvelée à près de 50% de ses membres indique le nouveau Secrétaire général. Par ailleurs, sur les sept membres que compte le bureau, quatre sont des nouveaux venus explique encore Sébastien Galmiche.

Ce 14 septembre 2018, une quarantaine de délégués FO présents représentaient les cinquante syndicats du département. Les rapports sur l’activité et la trésorerie de l’UD FO ont été adoptés à l’unanimité. Au cours des onze interventions à la tribune du Congrès, les délégués ont particulièrement souligné leurs inquiétudes vis-à-vis des axes de la politique menée actuellement par le gouvernement. Toutes les interventions ont traduit ces inquiétudes insiste Sébastien Galmiche.

La loi Travail, aggravée par les ordonnances Macron

Les militants FO ont ainsi exprimé leurs inquiétudes et contestations à propos de la réforme des retraites, de celle de l’Assurance chômage, de l’insuffisance de moyens de l’hôpital et du système de Santé en général, des suppressions de postes dans le secteur public… Ils ont aussi pointé les conséquences des ordonnances/loi Travail citant par exemple la mise en place dangereuse des CSE (comité social et économique).

Dans sa Résolution générale adoptée à l’unanimité, le congrès de l’UD-FO de Haute-Saône rappelait ainsi que tour à tour, les lois de 2008, 2010 et 2014 (lois sur la représentativité syndicale dans l’entreprise), la loi du 17 août 2015 dite Rebsamen la loi du 08 août 2016 dite Travail et les ordonnances de septembre 2017 dites Macron, se sont toutes inscrites dans l’opération de destruction inexorable du Code du Travail, à travers l’anéantissement de la hiérarchie des normes et du principe de faveur, en contournant et affaiblissant le monopole syndical de négociation. Quant aux ordonnances Macron, elles impactent directement la liberté des organisations syndicales de désigner elles-mêmes leurs représentants syndicaux allant jusqu’à imposer trois mandats maximum. Le Congrès fustigeait la loi Travail, aggravée par les ordonnances Macron. Une loi qui, entre autres, fait disparaître les CHSCT. C’est une réforme rétrograde a insisté le Congrès.

Des implantations à développer encore

On ne sait pas où l’on va avec ces structures CSE ! s’irrite de son côté Sébastien Galmiche saluant la qualité de l’ensemble des interventions des militants. Des militants qui participeront à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 9 octobre prochain. Nous cherchons d’ailleurs à organiser dans le département une action commune avec les autres syndicats indique le Secrétaire général de l’UD FO.

Pour cette nouvelle mandature, l’UD FO de Haute-Saône qui défend son caractère de proximité compte mettre particulièrement l’accent sur le développement et l’implantation de FO dans le département. Au plan de sa représentativité, l’organisation FO occupe la troisième position en Haute-Saône avec 24,98% des voix aux élections professionnelles. Notre représentativité se situe dans un mouchoir de poche avec celle de deux autres organisations précise Sébastien Galmiche notant un déclin de la CGT dans le département.

Alors que souvent des salariés isolés viennent à la rencontre de FO, l’UD souhaite construire avec eux de vrais syndicats. Pas toujours évident. Il est difficile de créer des syndicats dans de petites structures explique le Secrétaire général notant que le travail de l’UD FO pendant ce mandat consistera plus largement à soutenir le maintien des syndicats qui existent et à favoriser la création d’autres syndicats aussi bien dans le secteur public que le secteur privé.

Une représentativité à tenir

Déjà, le poids de FO dans le département est considérable. FO est ainsi en première position chez le constructeur automobile PSA de Vesoul (2 000 salariés). Avec plus de 60% des suffrages aux dernières élections professionnelles, l’organisation tient aussi la première place en termes de représentativité à l’hôpital privé Saint-Remy. Même position majoritaire à l’hôpital public de Vesoul.

Dans le département de Haute-Saône, FO est aussi le premier syndicat représentatif dans la Fonction publique et sur les trois branches (État, territoriale, hospitalière). Cette position de leader exacerbe les obligations à venir… Les militants FO du département, particulièrement les agents publics, sont conscients de l’importance des élections du 6 décembre dans la fonction publique. Conscients par ailleurs aussi de l’importance des élections dans les chambres d’agriculture en janvier 2019 rappelle Sébastien Galmiche.

Dans la Résolution générale, les congressistes ont rappelé l’opposition de l’organisation aux contre-réformes impactant douloureusement le service public. De fusions en restructurations, d’externalisations en privatisations et de flexibilités en précarité, cette vaste opération de destruction des fondements du Service Public et des trois versants de la Fonction Publique, s’accélère dangereusement. Le Congrès s’oppose à toute forme de privatisation et dénonce l’actuelle vision capitaliste réductrice qui soumet le Service Public à des impératifs comptables. Il affirme que disloquer les services publics, c’est attaquer la République, et donc affaiblir la Nation.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante