L a Cour des Comptes (CDC) a publié le 18 mai son rapport annuel sur la certification des comptes de la Sécurité sociale. Un rapport à charge plus que malvenu alors que la crise sanitaire met cette dernière et ses personnels à rude épreuve.
La CDC ne certifie pas les comptes 2020 de l’activité recouvrement, au vu des faiblesses persistantes dans la maîtrise des risques de portée financière
. Mais à qui la faute ? Les comptes ont explosé, des missions complémentaires, qui relèvent de la responsabilité de l’État, ont été basculées sur la Sécurité sociale sans aucune contrepartie, et déjà en temps normal on manque de moyens !
, dénonce Serge Legagnoa, secrétaire confédéral (protection sociale collective).
De fait, la CDC elle-même indique que plusieurs dispositifs de contrôle interne ont dû être suspendus, réduits ou reportés
pour faire face aux nouvelles tâches générées par la crise.
12 000 suppressions d’emplois en quatre ans
Les autres branches voient leurs comptes certifiés, mais avec des réserves. La CDC pointe ainsi une augmentation des erreurs sur les pensions de retraite. Une situation inadmissible
, déplore Michel Beaugas, secrétaire confédéral (emploi et retraites). Le manque de personnel et le recours à des CDD ou des intérimaires mal formés génèrent une pagaille phénoménale dans la Sécu
, souligne Laurent Wéber, de la fédération FO des Employés et Cadres. Près de 12 000 suppressions d’emplois ont été programmées de 2018 à 2022, dont 8 000 dans la branche maladie (10,2 % des effectifs), 2 100 dans la branche famille (6,5 %), 895 dans la branche vieillesse (6,8 %) et 880 dans la branche recouvrement (5,8 %).
De quoi satisfaire… la Cour des comptes, qui prône depuis des années un ajustement
des effectifs de la Sécurité sociale.