Seine-Saint-Denis : les agents des collèges en grève pour des embauches

Education par Clarisse Josselin

 

Les agents chargés de l’entretien, de la maintenance et de la restauration dans les collèges de Seine-Saint-Denis sont en grève les 20 et 21 mars, à l’appel de FO et Sud. Dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail et des conditions d’hygiène dans les établissements, ils revendiquent des embauches et le remplacement systématique des absences.

Agents territoriaux, enseignants et parents d’élèves venus en soutien, près de 250 personnes se sont rassemblées le 20 mars, à l’appel des syndicats FO et Sud, sur le parvis du conseil départemental de Seine-Saint-Denis à Bobigny. Ils dénonçaient la dégradation des conditions de travail des adjoints techniques territoriaux des établissements d’enseignement (ATTEE), chargés de la maintenance, du ménage et de la cantine dans les 125 collèges du département.

La Seine-Saint-Denis connaît un boom démographique, il y a 10 000 élèves de plus par an, mais les effectifs n’augmentent pas, déplore Lilla Hamed, secrétaire générale du syndicat FO du conseil départemental. Les agents sont usés et fatigués. Comme il n’y a pas d’embauches, la moyenne d’âge est supérieure à 40 ans. Les troubles musculo-squelettiques et les accidents du travail se multiplient.

Pour la création de 165 postes dans l’équipe mobile

Les syndicats revendiquent la création de 165 postes dans l’équipe mobile pour pouvoir assurer le remplacement systématique des agents absents, notamment pour arrêt maladie. Nous devons palier au manque d’effectif chronique en faisant parfois double ou triple travail sans aucune compensation, au détriment de notre santé, dénoncent-ils dans un tract.

Ils pointent aussi la hausse d’embauches en contrats précaires, une attaque du statut inacceptable, et demandent la titularisation de tous les précaires contractuels. Ils s’inquiètent également d’une potentielle privatisation des emplois, dont ils voient les signes avec les nouveaux collèges en partenariat public-privé.

Les syndicats alertent aussi sur la situation alarmante en termes d’hygiène et de sécurité, conséquence directe du manque de personnel. Ils évoquent des salles de classe et des couloirs qui ne sont pas balayés tous les jours ; les WC des élèves dans des états parfois désastreux ; des conditions de travail en cuisine déplorables…

Risques d’intoxications alimentaires

Les risques d’accident pour les agents sont accrus et les manquements à certaines règles d’hygiène sont parfois inévitables pour fournir les repas dans les délais prévus quand nous travaillons souvent avec la moitié de l’effectif prévu, ce qui accroît également les risques d’intoxications alimentaires, préviennent-ils dans un tract adressé aux parents d’élèves.

Une délégation a été reçue par le cabinet du président du conseil départemental en fin de matinée. Nous ne sommes pas contents, dénonce Lilla Hamed. Les effectifs vont encore baisser, aucune embauche n’est prévue alors que huit nouveaux collèges vont être construits d’ici 2018. L’objectif du département est de ne conserver que six agents par établissement, et de travailler avec plus de machines. La grève a été reconduite à l’unanimité de l’assemblée générale pour le 21 mars. Une nouvelle mobilisation conjointe avec les agents des lycées pourrait également se profiler.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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