Services à la personne : les syndicats en force pour que s’applique le meilleur accord

Les articles de L’InFO militante par Chloé Bouvier, L’inFO militante

Pascal SITTLER/REA

Après sept mois de négociations, les syndicats des services à la personne ont signé des accords sur les salaires. Deux des organisations patronales ont alors refusé leur extension, avant que l’une ne se rétracte.

C’est par la force de l’intersyndicale que le combat aura été gagné. Dans la branche des services à la personne, où des négociations étaient ouvertes depuis le début de l’année, deux paquets de propositions avaient été présentés par les employeurs. L’un, exposé par la Fedesap et la FFEC, jugé plus intéressant que l’autre paquet exposé par le FESP et le Synerpa, avait emporté le vote de trois organisations syndicales représentatives, dont FO. Toutefois, les organisations patronales FESP et Synerpa, qui représentent 54 % des employeurs, nous ont fait savoir le 27 juin qu’elles faisaient opposition à cet accord, refusant son extension, détaille Stéphanie Prat-Eymeric, secrétaire fédérale FGTA-FO.

À deux centimes d’euros près...

Cet accord, obtenu après sept mois de négociations rocambolesques, souligne la FGTA-FO, prévoit d’augmenter les minima de salaires ainsi que l’indemnité kilométrique (IK) et la prime d’ancienneté. Initialement, les IK sont indemnisées à hauteur de 0,22 euro/km. Le Synerpa est monté jusqu’à 0,33 euro en précisant qu’il était “ impossible pour les employeurs d’aller plus loin ”. Tandis que la FFEC a avancé le chiffre de 0,35 euro, estimant que “ ça tenait la route et qu’il s’agissait d’une avancée nécessaire ”. La militante juge inadmissible l’attitude des employeurs et fait part de son effarement : On parle de deux centimes de différence au kilomètre ! Cela a certes une importance en volume mais la hausse des IK est nécessaire. Surtout que 0,35 centimes/km, ce n’est pas énorme compte tenu des frais qu’implique un véhicule.

Pour la secrétaire fédérale, cet accord est d’autant plus important que le secteur connaît une pénurie de main-d’œuvre. Si les travailleurs courent toujours après le Smic, on ne solutionnera jamais le problème de l’attractivité des métiers ! Les employeurs ne peuvent se plaindre du turn-over sans valoriser davantage les rémunérations. Le 1er juillet, le Synerpa a retiré son opposition à l’extension, face à la pression des organisations syndicales. Les accords, dont l’extension doit d’abord être validée par la Direction générale du travail, devraient bientôt s’appliquer.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération