Si le train ne meurt...

Revue de presse par Michel Pourcelot

Par CayambeTravail personnel, CC BY-SA 3.0.

L’annonce de la suppression de la moitié des derniers trains de nuit au 1er octobre, puis de la décision de faire rouler des TGV sur des lignes Intercités, que l’État a, le 15 octobre, donné à gérer à des régions en difficultés budgétaires, a conduit la presse à consacrer quelques lignes au problème.

La République des Pyrénées
La « Palombe bleue » a du plomb dans l’aile : le train de nuit, connu sous le nom Palombe bleue Hendaye-Paris-Austerlitz, risque bien de disparaître à l’été 2017. Si l’État lui accorde en effet un sursis d’une année, il prévoit sa disparition lors de la mise en service de la ligne grande vitesse Tours-Bordeaux.

France-Soir
La gare de Perpignan, centre d’un monde : Le collectif Oui au train de nuit a réuni près de 200 personnes en gare de Perpignan pour manifester contre la suppression des trains de nuit. Car la SNCF a déjà supprimé plusieurs lignes Intercités de nuit peu rentables et menace de continuer.

Ouest France
Un manque de rentabilité voulue par la SNCF ? Le manque de rentabilité des trains de nuit est lié à la baisse des investissements sur ces lignes, à leur dégradation et au désintéressement de la SNCF. Ces Intercités permettent une optimisation du temps mais aussi une économie d’énergie, une moindre pollution, et une desserte des villes moyennes, avec un impact sur leur économie répond le collectif à l’origine de la manifestation.

Midi Libre
Il y a une politique de découragement envers l’usager. Il y a une absence totale d’information. Par exemple, vous ne pouvez pas réserver un billet de train de nuit en ligne. Il faut vous rendre à un guichet et bien spécifier votre demande. De plus, en pratique, le Paris-Strasbourg ne fonctionne plus depuis le mois de juin, par exemple. Le projet, c’est de ne conserver que deux lignes sur l’ensemble du pays : Paris-Briançon (Hautes-Alpes) et Paris-Rodez-Latour-de-Carol (P-O), à raison d’un aller-retour par jour, en raison de l’absence d’une offre alternative suffisante, selon le gouvernement. Le Paris-Port-Bou est, pour le moment, maintenu jusqu’à la mi-décembre. Mais cela est très flou, très nébuleux. Une logique du flou qui laisse la voie libre au privé.

Libération
Flou, nébuleux et insidieux : Ça s’est fait de façon insidieuse, progressivement. Quand les touristes se rendaient dans l’après-midi à la gare de notre village, à Najac [dans l’Aveyron], on leur répondait qu’il fallait attendre le lendemain, qu’aucun train ne partait… Sans proposer le train de nuit, pourtant présent tous les soirs ! Forcément, la fréquentation a baissé. Quand nous avons essayé de protester contre sa suppression, on nous a rétorqué : Plus personne n’utilise ce train, on arrête. Que répondre ?, témoigne une najacoise.

Le Journal du Centre
Le gouvernement, lui, ne donne pas de la voie : Les différentes orientations politiques nationales mettent en doute la pérennité de certaines lignes ferroviaires en France. En septembre, le gouvernement a renoncé à reprendre une partie de la dette de SNCF Réseau atteignant les 44,1 milliards d’euros. Une part colossale qui lui manque pour moderniser ses équipements, déplore Cédric Journeau, président de la fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) de Bourgogne-Franche-Comté. Ajoutez la suspension de l’écotaxe en 2013 dont une partie devait financer la rénovation de l’infrastructure ferroviaire. La diminution des dotations d’État aux Régions qui pèse sur le nombre de dessertes et favorise le transfert du train vers le car. Une voie qui mène à son maître, la libéralisation.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante