Smic : toujours aucun coup de pouce et la même promesse d’agir pour la mise en conformité des minima de branche

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Jean-Claude MOSCHETTI/REA
Article publié dans l’action Salaires

Si le nouveau gouvernement assure qu’il fait du niveau de vie des Français un chantier prioritaire, il a exclu tout coup de pouce pour le Smic, lequel concerne cependant un nombre croissant de salariés (17,3 % en janvier 2023). Il a préféré intégrer au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 une révision du dispositif d’allégement de cotisations sociales, laquelle est censée inciter les employeurs à accorder plus facilement une augmentation.

À défaut de coup de pouce, le gouvernement a annoncé une anticipation de la hausse mécanique du Smic qui intervient au 1er janvier de chaque année. Avancée au 1er novembre, celle-ci serait de 2 %, et porterait le salaire minimum légal à environ 1 426 euros nets, contre 1 398,70 euros aujourd’hui. Insuffisant, a dénoncé FO. La confédération revendique un Smic à 80 % du salaire médian (1 680 euros nets) ainsi que le rétablissement de l’échelle mobile des salaires pour mettre fin au tassement des grilles conventionnelles qui s’est accentué depuis 2021. Et particulièrement en 2023.

Rétablir l’échelle mobile des salaires

Dans les 171 branches du secteur général, l’éventail moyen des salaires conventionnels (entre le plus haut niveau de la grille et le pied de grille) s’est réduit de 2,68 à 2,49 en 2023, indique le « Bilan 2023 de la négociation collective ». À cela, une explication principale : les augmentations concédées dans les branches ces dernières années ont été plus importantes pour le bas de grille que pour son ensemble, notamment afin de maintenir (les) premiers niveaux en conformité avec le Smic.

Rien d’étonnant : la majorité des branches ayant un bas de grille strictement collé au Smic, toute revalorisation de celui-ci les fait aussitôt basculer dans la non-conformité ; 61 % des branches étaient dans cette situation au 1er janvier dernier, date de la dernière hausse du Smic.

Sur ce dossier des branches ayant des minima inférieurs au Smic, le nouveau Premier ministre entonne un refrain déjà entendu : Ce n’est pas acceptable et cela fera l’objet de négociations rapides. L’État y veillera, a-t-il déclaré lors de son discours de politique générale. Sans avancer toutefois pour l’instant de mesure d’application concrète, notamment pour les branches durablement non conformes. Elles étaient au nombre de douze en mai. Depuis, aucun bilan n’a été rendu public.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération