SoLocal : 4e grève contre le licenciement d’un millier de salariés

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront

Manifestation des salariés de Pagesjaunes SoLocal, place Du Capitole à Toulouse le 12 avril 2018.

Après quatre journées d’actions depuis la mi-février les salariés de SoLocal sont une nouvelle fois en grève ce 12 avril. A l’appel de six syndicats dont FO, ils s’opposent toujours au projet de plan social (PSE) présenté par la direction. Celle-ci prévoit de fermer quinze agences sur dix-neuf et de supprimer plus d’un millier de postes d’ici 2019. Alors que le groupe a vu ses bénéfices augmenter de plus de 500% l’an dernier, les salariés demandent que la direction construise un vrai projet industriel, cela assorti d’une prévision de gestion des emplois.

Et de quatre. Depuis le mois de février, c’est la quatrième journée d’actions des salariés de SoLocal (4 500 personnes), groupe auquel appartient l’ex-société Pages Jaunes et Mappy (spécialiste des itinéraires et de la cartographie). À l’appel des six organisations –dont FO– composant l’intersyndicale les salariés sont en grève ce 12 avril. Des rassemblements réunissant des centaines de salariés ont lieu depuis ce matin dans plusieurs villes disposant d’agences SoLocal (Marseille, Nancy, Bordeaux…) ainsi que devant le siège du groupe à Boulogne-Billancourt dans la banlieue parisienne.

Depuis près de trois mois, les salariés combattent le projet de plan social que cherche à imposer la Direction. Celle-ci programme en effet un « plan stratégique » qui se traduirait par la fermeture de quinze agences sur dix-neuf en France et la suppression de plus d’un millier de postes sur deux ans. Les salariés rejettent la possibilité d’un tel « massacre social ». Concrètement, la suppression de près d’un quart des effectifs.

Dans la grande agence SoLocal de Nancy par exemple, 190 emplois sont sur la sellette. 200 le sont au siège de Boulogne-Billancourt, 250 entre les agences de Toulouse et Montpellier… Depuis l’annonce de ce plan social en février, les syndicats ont rencontré des élus locaux des différentes villes concernées leur demandant de réagir à l’impact social désastreux qu’induiraient les projets de la direction. Certains ont fait part de leurs inquiétudes quant à la perte d’emplois au plan local. La municipalité de Nancy par exemple.

Un bénéfice en progression de 585% sur un an

Cerise sur le gâteau, les salariés de SoLocal ont pris connaissance en février des résultats du groupe. Or ils sont excellents ce qui rend l’engagement d’un PSE d’autant plus incompréhensible. En 2017, après avoir restructuré sa dette, le groupe a réalisé un bénéfice net de 336 millions d’euros, en progression de 585% sur un an.

La direction s’entête toutefois à maintenir le PSE fulmine Frédéric Gallois, délégué syndical central FO-SoLocal. Lorsque nous rencontrons la direction, elle ne veut discuter que du PSE. Les six organisations syndicales demandent-elles des négociations mais sur un tout autre projet.

Le refus de départs contraints

Nous demandons un plan porteur d’avenir pour les emplois. Il faut que soit assurée la pérennité des sites et qu’il n’y ait aucun départ contraint jusqu’à 2020 indique Frédéric Gallois. Pour le militant FO la direction doit accepter de discuter d’une orientation stratégique et industrielle pour le groupe et non tenter d’imposer un plan qui ne serait fondé que sur des considérations financières.

Les syndicats demandent ainsi que les départs éventuels de salariés se réalisent sur la seule base du volontariat et fassent l’objet de propositions financières fortes de la part de la direction. Il faudra par ailleurs apporter un avenir aux emplois au sein du groupe. Cela peut se réaliser à travers d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) indique Frédéric Gallois assurant de la détermination des salariés de SoLocal à amener la direction à négocier.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante