La Confédération Force Ouvrière (FO) s’est adressée au président de la République, à la veille de la réunion ce 23 avril du sommet européen.
Regrettant que l’accord au sein de l’Eurogroupe, le 9 avril dernier, soit d’un montant sans doute insuffisant, FO veut s’assurer que l’activation du Mécanisme européen de stabilité soit exempte de conditionnalité macroéconomique.
Considérant le nouvel instrument de soutien temporaire aux dispositifs de chômage partiel dans les États Membres (SURE), FO revendique sur ce point l’absence de conditionnalité portant sur des orientations d’austérité budgétaire ou des réformes structurelles. C’est pourquoi elle appelle à une consultation effective des interlocuteurs sociaux, tant au niveau national qu’européen.
Les réponses qui seront apportées à cette crise sanitaire ne doivent en aucun cas reproduire les erreurs de celles apportées à la suite de la crise économique et financière de 2008. Reprendre et poursuivre dans le même sens de nouvelles réformes structurelles fragiliserait des services publics et les systèmes de protection sociale, déjà impactés par de nombreuses années d’austérité, qui, malgré les difficultés rencontrées, démontrent leur pleine utilité pour faire face à la crise sanitaire.
Dans ce contexte, il ne serait pas compris que le Conseil européen du 23 avril n’aboutisse pas à des solutions pour l’ensemble des travailleurs, et, pire, que les discussions ouvrent une nouvelle page d’austérité pour les années à venir.
FO estime, plus que jamais, venu le moment de remettre en cause les politiques et les réformes économiques et sociales conduites, notamment au niveau européen, à la seule aune de la rigueur budgétaire, de la concurrence libre et non faussée, de la déréglementation des marchés financiers et des droits sociaux.
FO soutient que la construction européenne conduise à donner la primauté au social et avec les syndicats affiliés à la Confédération européenne des syndicats qui attend une réponse ambitieuse et solidaire en ce sens.