Souveraineté européenne : l’accès autonome à l’espace en danger

Fédération FO Métaux par Métaux

© Eric TSCHAEN/REA

Communiqué de FO Métaux

Les craintes de FO, exprimées dans notre communiqué de presse du 8 mars 2022 (« Ariane 6 : FO Métaux demande aux autorités compétentes un soutien exceptionnel ») étaient bien fondées puisque depuis, après un nouveau report d’un an, Ariane 6 ne pourrait voler au mieux que fin 2023 si tout se déroule selon les prévisions.

De fait, il n’y aura plus aucun lancement spatial européen après le mois de juin, qui verra le dernier lancement d’Ariane 5, auquel s’ajoute un nécessaire délai de retour en vol du lanceur intermédiaire Véga C suite à son dernier échec.

Au moment où l’accès autonome à l’espace est reconnu comme un élément de souveraineté, l’Europe, après avoir été longtemps leader sur le marché des lancements spatiaux commerciaux, a complètement manqué le virage de la révolution spatiale portée par Space X. Le succès du plus féroce concurrent d’ArianeGroup, en imposant une guerre des coûts, est grandement responsable des retards du développement du prochain lanceur lourd européen, Ariane 6.

Qu’elle que soit la performance d’ArianeGroup, en charge de son développement et de sa production, la gouvernance politisée des activités spatiales européennes, privilégiant l’intérêt de chaque pays membre plutôt que l’intérêt général, ne permettra pas, à coup sûr, d’avoir un lanceur compétitif. Pour éviter un gâchis industriel, économique et politique, FO Métaux défend deux alternatives :

  Un soutien inconditionnel à ArianeGroup, il ne peut y avoir de lanceurs spatiaux compétitifs sur le marché commercial mondial sans marché institutionnel. L’exemple de Space X, soutenu massivement par la NASA et le Pentagone, en est bien la preuve. La préférence européenne, pour qu’ArianeGroup puisse profiter entièrement du marché européen, doit être instituée, ce qui est loin d’être le cas. L’Europe doit faire bloc pour donner à ArianeGroup les moyens de se focaliser sur le produit plutôt que la contraindre à réduire ses coûts au-delà de l’acceptable, avec des conséquences sur la prise de risque technique et sur l’emploi, mettant en danger son excellence dans le développement de grands systèmes complexes de lancement.
  Une véritable intégration des activités spatiales européennes dans les lanceurs, au-delà des divergences affichées par la France, l’Allemagne et l’Italie au dernier conseil ministériel de l’ESA des 22 et 23 novembre 2022, au lieu d’un risque de développement d’une concurrence interne fatale, un regroupement favoriserait l’émergence d’un champion industriel européen capable de devenir un concurrent crédible de Space X, grâce notamment à une simplification de la gouvernance de ces activités, à des économies d’échelle et à l’optimisation des moyens et des compétences européens.

Que serait l’aéronautique européenne sans cette volonté de créer, au bon moment, un champion européen, Airbus, devenu incontestablement le leader des constructeurs aéronautiques mondiaux ?

Métaux Secrétaire général

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