Les pensions de retraite des fonctionnaires américains sur la sellette

International par Nadia Djabali

Une étude émanant d’un think tank conservateur tire à boulet rouge sur le coût des retraites des fonctionnaires américains.

États et collectivités locales étasuniens vont-ils être en mesure de payer les retraites de leurs fonctionnaires ? Une étude publiée par l’institut Hoover, un think tank très proche des Républicains, notamment de la famille Bush, s’attaque aux retraites des fonctionnaires. Il manquerait 3 400 milliards de dollars pour financer les retraites, affirme le document.

Comment Joshua Rauh, auteur de l’étude intitulée Dette cachée, déficit caché. Comment les promesses de pension ravagent les budgets des États et des collectivités locales, explique ce risque de banqueroute ? États, comtés et villes auraient surestimé les rendements de leurs placements boursiers dans leurs budgets en les évaluant entre 7 % et 8 % de rendement par an. Alors que dans la réalité les gains affichent des taux aux alentours de 2,5 %.

Le spectre de la faillite de Detroit.

Aux États-Unis, États et collectivités locales se sont rués vers les placements boursiers après la libéralisation de régimes de retraite opérée dans les années 1990.

Conséquence : des villes comme Forth Worth, Dallas, Philadelphie, Chicago et la Nouvelle Orléans sont particulièrement dans le rouge. Des États affichent également des difficultés. Parmi eux : le New Jersey, le Connecticut et l’Illinois. Ce dernier ne disposerait actuellement que de 29 % des financements requis pour son système de retraite.

La mise en faillite en mai 2017 de Porto Rico a fait grand bruit et le spectre de la banqueroute de Detroit en 2013 refait surface. La municipalité avait alors diminué de 20 % les retraites de certains de ses fonctionnaires. Ces derniers se sont retournés vers la justice mais le juge ne leur a pas donné raison.

Remède de cheval

Depuis le 1er janvier 2017, les fonctionnaires retraités de la ville californienne de Loyalton qui pensaient que leurs pensions étaient garanties, ont vu le montant de leur retraite diminuer de 60 %. Une loi de 2014 permet aux fonds de pension de réduire leurs versements en cas de difficultés financières.

L’auteur de l’étude préconise des décisions impopulaires pour éviter une crise majeure aux États-Unis. Des mesures qui pourraient comporter une réduction des prestations de retraite ou l’augmentation des impôts. Une fiscalité plus lourde ne figurera sans doute pas dans les options de l’administration Trump. Cette dernière a présenté en avril 2017 une réforme fiscale qualifiée d’historique par le locataire de la Maison Blanche. Les baisses d’impôts pourraient atteindre entre 4 400 et 5 900 milliards de dollars en 10 ans. Reste à connaître le sort qui sera réservé aux fonctionnaires retraités américains.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante

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Après ce 1er mai historique, bien sûr que la mobilisation continue !

Il promettait d’être historique, il l’a été avec quelque 2,3 millions de participants. A Paris avec 500 000 manifestants ou encore en province dans les 300 cortèges massivement garnis, les jeunes, les actifs et les retraités ont répondu présent à ce 1er mai 2023. Cette journée internationale des travailleurs a pris aussi tout son sens au plan de la solidarité ouvrière avec la présence très importante cette année de syndicats étrangers et de structures syndicales européennes et internationales venus soutenir leurs camarades français, engagés dans la lutte pour les retraites. Ce 1er mai s’est déroulé aussi dans l’unité syndicale et rien que ça, c’est historique soulignait le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot dans le cortège parisien. Construite depuis l’été dernier, l’intersyndicale –qui se réunira le 2 mai dans la matinée- montre sa détermination dans le combat qu’elle mène depuis janvier contre la réforme des retraites voulu par l’exécutif, véritable recul social, notamment par le report de deux ans, à 64 ans, de l’âge de départ et l’accélération du calendrier d’allongement de cotisation. Et le combat continue. Ce 1er mai, en quelque sorte 13e journée d’actions depuis le 19 janvier contre la réforme, a donc démontré la toujours très forte mobilisation des travailleurs. Toute la journée, à travers slogans, banderoles et autres chansons, ils ont réaffirmé leur rejet total de la réforme dont ils demandent toujours et encore le retrait.