APL : un gouvernement logé à mauvaise enseigne

Revue de presse par Michel Pourcelot

La baisse de cinq euros de l’aide personnalisée au logement (APL) dès le 1er octobre prochain a été, depuis son annonce le 22 juillet, abondamment commentée dans la presse, qui s’est penchée sur la polémique déclenchée par cette mesure. Aperçus.

Le Parisien
« Que répondez-vous à tous ceux qui dénoncent une mesure socialement injuste ? ». Christophe Castaner, secrétaire d’État aux relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, répond : « Qu’il y a urgence. La décision de baisser de 5 € l’APL à l’ensemble des bénéficiaires représente une économie de 150 M€ sur les 18,4 Mds€ par an que coûte l’APL. J’assume le fait que ça peut paraître brutal, mais si on ne fait rien, on ne pourra pas payer l’APL à la fin de l’année ». Bref, c’était ça ou la faillite !

L’Alsace
Urgence, menace de faillite… « Pourtant le président du conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), Jean-Louis Deroussen, n’est pas content : il dénonce ce mardi la baisse mensuelle de 5 euros par mois pour tous les allocataires, décidée par le gouvernement. Selon lui, il s’agit d’une décision "brutale et injuste : "Nous n’avons pas été, en tant que conseil d’administration, consultés sur ce nouveau coup de rabot", a affirmé sur RTL M. Deroussen. "C’est brutal, c’est annoncé durant l’été, cela n’est pas le résultat d’une concertation", ajoute-t-il. Il déplore par ailleurs "une mesure d’économie (…) injuste, qui frappe les plus faibles, les plus démunis", et (…) une non-prise en compte des besoins des familles. "On peut s’attendre au pire et cela m’inquiète", se désole M. Deroussen ». L’été en pente brutale.

Capital
D’autant que « la mesure pénalise les plus pauvres. "Cinq euros, c’est deux jours de cantine", s’inquiète une mère bénéficiaire des aides au logement dans Le Point. En retirant ainsi une partie des APL aux familles les plus modestes, "le gouvernement creuse les inégalités et crée une injustice envers les plus pauvres" dénonce Samuel Mouchard, membre de la Fondation Abbé Pierre. Les APL ont en effet un rôle social indispensable pour empêcher les ménages modestes de basculer dans la pauvreté́. Le risque : une augmentation des expulsions locatives, alors que la trêve hivernale s’est achevée le 1er avril ». Quand vient l’été, on fauche les démunis.

Ouest-France
« Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé-Pierre, interrogé sur France Info, précise que les allocations "ont évolué deux fois moins vite que les loyers et trois fois moins vite que les charges". Christophe Robert a demandé à être reçu par le gouvernement ». Mais si Matignon reçoit beaucoup, entend-il vraiment ?

L’Express
Le secrétaire général de FO a « également fustigé la réduction des APL (aides au logement), décidée par le gouvernement par mesure d’économies, parlant de "coup de rabot", qui "va percuter les étudiants et les personnes modestes". "En même temps, on dit qu’on va simplifier l’ISF ! C’est deux poids deux mesures et cela est perçu par la population (...) Il ne manquerait plus que demain, ils suppriment les contrats aidés et diminuent les minima sociaux et la boucle sera bouclée. Je pense que le gouvernement et le président commencent à être confrontés à la réalité des problèmes", a-t-il dit ». Et la réalité ne s’efface pas à coup de rabots.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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