Les conclusions d’une enquête sur l’absentéisme maladie menée par Malakoff Médéric auprès de 2 000 salariés et 300 médecins généralistes sont pour le moins inattendues : 20% des arrêts maladie prescrits aux salariés par leur médecin traitant en 2016 n’ont pas été suivis. 7% de ces arrêts ont été pris en partie et 12% pas du tout.
Des raisons morales et financières
Le premier motif de renoncement invoqué est la conscience professionnelle. 48% des personnes interrogées disent ainsi qu’ils n’ont pas l’habitude de se laisser aller
. Les autres explications à ce refus sont principalement des raisons financières (29%), la peur d’une surcharge de travail au retour (23%) ou la pression hiérarchique (22%).
Parmi les salariés qui n’ont pas respecté leur arrêt de travail, 39% regrettent
leur décision. Ils mentionnent alors l’impact sur leur productivité ou la qualité de leur travail (65%), une maladie qui dure plus longtemps (53%), une rechute (50%) ou un moral en baisse (45%).
Seul un salarié sur dix a demandé un arrêt à son médecin
Seul un salarié sur dix a demandé un arrêt maladie à son médecin lors d’une consultation, en l’absence d’une prescription spontanée de la part du praticien. Le patient explique alors sa demande en évoquant le sentiment d’être malade (27%), un état psychologique incompatible avec le travail (23%) ou une trop grande fatigue (22%).
Les arrêts maladie sont en majorité prescrits par le médecin traitant (73%)
, indique encore Malakoff Médéric dans son étude, et 80% le sont à la suite d’un échange sur la situation personnelle ou professionnelles du patient
. Un résultat qui vient bousculer les préjugés sur l’absentéisme au travail.
Un lien entre les arrêts maladie et les conditions de travail
40% des ouvriers ont été absents au moins une fois pour maladie en 2016, pour une moyenne de 41,2 jours d’arrêt par salarié. Chez les cadres, la proportion d’arrêt maladie tombe à 27%.
Les secteurs professionnels du BTP et de la santé sont les plus touchés par l‘absentéisme pour maladie, avec 38,9 et 38,5% des salariés arrêtés au moins au une fois dans l’année
.
Le taux d’absentéisme est plus fort chez les 30-39 ans, avec 37,8% des salariés ayant eu au moins un arrêt de travail dans l’année
. Mais la durée des arrêts croît avec l’âge. Elle passe de 22,8 jours pour les moins de 30 ans à 50,8 jours par an pour les plus de 50 ans.
Au total, 34,1% des salariés ont eu au moins une absence pour maladie en 2016. La durée moyenne des arrêts s’établit à 35,5 jours. Ces chiffres ont peu évolué depuis 2013.