Stokomani : FO dénonce les menaces sur l’emploi

InFO militante par Chloé Bouvier, L’inFO militante

© Force Ouvrière Stokomani

Alors que la direction de l’enseigne spécialisée dans le déstockage vient d’annoncer la fermeture de deux entrepôts et le déménagement de son siège, situés en Île-de-France, FO tire la sonnette d’alarme sur les conséquences sociales de cette réorganisation, menée par le biais d’une rupture conventionnelle collective (RCC) et non d’un PSE. Cette réorganisation ne doit en aucun cas se faire au détriment des salariés, véritables piliers de l’entreprise, insiste le syndicat.

Derrière ces questions logistiques, il y a toujours des enjeux humains importants qu’en tant que syndicat, nous ne pouvons ignorer, explique un élu FO au sein de Stokomani. L’enseigne de déstockage a annoncé le 21 janvier, lors d’un CSE extraordinaire, son projet de réorganisation qui prévoit la fermeture de deux entrepôts situés dans l’Oise et le déménagement du siège. L’entrepôt Alta 1, situé à Creil et employant 70 salariés, ainsi que l’entrepôt Alta 3 qui a ouvert il y a un an à Verneuil-en-Halatte, devraient donc fermer. Il est prévu de regrouper l’ensemble des activités logistiques sur le site de Venette (Oise). Le siège social, initialement situé à Creil, devrait lui aussi déménager, dans un rayon de 30 km, à Roissy (Val d’Oise).

La direction nous a expliqué que nous n’utilisons que 40 % de chaque entrepôt, explique le militant. Et nous comprenons ces décisions car nous payons des années de mauvais choix stratégiques et l’explosion de la concurrence d’autres magasins de déstockage. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des salariés. Or, c’est bien là que se situent les craintes, car pointe FO, la direction entend mener cette réorganisation en s’appuyant sur le système de la rupture conventionnelle collective (RCC), et non en ouvrant un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Par crainte de ternir leur image, mais aussi pour négocier des conditions de départ inférieures à celles d’un PSE, souligne l’élu. La direction a évoqué 50 postes concernées, sur les 200 que compte actuellement l’entreprise.

Face à cette situation, FO, deuxième organisation représentative, exige une transparence totale concernant les suppressions de postes, des engagements clairs pour préserver les emplois et empêcher tout licenciement déguisé ainsi qu’un accompagnement renforcé pour chaque salarié impacté, indique la section fédérale du Commerce & VRP.

Des salariés incités à partir

Pour la section FO de Stokomani, l’inquiétude porte aussi sur ce que cette réorganisation va impliquer pour les salariés qui resteront. Entre les deux entrepôts qui ferment et celui de Venette, il y a une trentaine de kilomètres. Idem entre Creil et Roissy, où le siège doit déménager : on compte 40 km. Pour les salariés qui veulent rester, cela va faire du transport en plus. Et la tentation sera grande de partir de l’entreprise pour chercher un travail plus proche du domicile.Pour l’élu FO, tout cela revient à inciter vicieusement les salariés à quitter volontairement l’entreprise. Et le paramètre des conditions de travail pourrait peser lourd dans la balance. Avec l’annualisation du temps de travail mise en place depuis janvier 2023, les conditions de travail se sont dégradées. Face aux semaines à rallonge, le turn-over a explosé, dépassant les 40 %.

Le syndicat se prépare à mener la bataille pour les emplois. Nous attendons d’avoir plus d’informations avant de décider de la manière d’agir. S’il faut se mobiliser, on se mobilisera, promet l’élu syndical. Avec la section locale et la section fédérale commerce et VRP, FO réaffirme sa détermination à défendre les droits des salariés avec exigence et fermeté. Cette réorganisation ne doit en aucun cas se faire au détriment des salariés, véritables piliers de l’entreprise.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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