Sur leur 31, face à la Loi Travail

Revue de presse par Michel Pourcelot

Le succès de la nouvelle mobilisation contre le projet de loi Travail, ce 31 mars a été largement constaté dans la presse. Aperçus.

La République des Pyrénées
« 1,2 million de manifestants en France, selon les organisateurs. Les concessions du gouvernement sur le projet de loi travail n’ont pas calmé la colère : les manifestants ont défilé jeudi plus nombreux que le 9 mars dans toute la France pour réclamer le retrait d’un texte jugé trop libéral, lors d’une mobilisation émaillée de violences. Selon les organisateurs, 1,2 million de manifestants ont été recensés dans 250 villes, "avec plusieurs milliers d’arrêts de travail". Au moins 270.000 salariés et jeunes ont battu le pavé dans plus de 70 villes, selon un décompte non exhaustif basé sur des chiffres des autorités, établi par les bureaux de l’AFP. Le 9 mars, le chiffre officiel était de 224.000 (entre 400.000 et 500.000 selon les organisateurs) ». Cette fois-ci, ils étaient encore plus sur leur 31.

Le Figaro
« Une forte mobilisation », qui « à l’appel des syndicats contestataires (CGT, FO, Solidaires et FSU) et de plusieurs organisations de jeunesse (Unef, Fidl et UNL) était en hausse par rapport à celle du 9 mars. C’est un premier succès pour les syndicats ». Et c’est pourtant « sous une pluie battante » que le « cortège parisien s’est élancé de la place d’Italie (...). À sa tête, Philippe Martinez (CGT), Bernadette Groison (FSU), Jean-Claude Mailly (FO) et William Martinet (Unef). Comme lors des journées de manifestations précédentes, ce sont les étudiants des universités de Paris-VIII et de Paris-I qui étaient les plus présents ». Sous le ciel bas et lourd du projet de loi Travail.

Le Monde
« Loi Travail : "Je suis venue défendre l’avenir des jeunes". Dans le cortège parisien, travailleurs du privé, fonctionnaires, professions libérales, chômeurs, jeunes et retraités ont défilé côte à côte sous une pluie battante contre le projet de loi sur le travail, quand bien même tous ne sont pas concernés. Candy, jeune fonctionnaire, est ainsi venue "pour soutenir les travailleurs, l’avenir du travail et celui des jeunes. J’ai un fils, je ne veux pas qu’il connaisse ça plus tard". Johanna Cillaire, institutrice, a elle aussi fait le déplacement. "L’éducation nationale se privatise de plus en plus et fait appel à de nombreux contractuels" dépendant du droit privé, explique-t-elle. Surtout, elle assure que "tout ce qui se passe dans le privé se répercute souvent dans le public par la suite". A ses côtés, Ivan Jamois, professeur, opine : "A chaque fois que la protection du privé commence à s’affaiblir, après on nous traite de sales privilégiés. Ça s’est passé comme ça avec les retraites". » Une bonne vieille tactique.

Libération
« Derrière les drapeaux rouges, violets, blancs ou ceux multicolores agités entre les parapluies, se cachaient aussi quelques logos orange, blancs ou bleu ciel, plus discrets. Ceux de la CFDT, de la CGC et de l’Unsa, trois syndicats dits "réformistes" qui n’appelaient pourtant pas à se mobiliser ce jour-là », expliquant : "Pour autant, nous ne sommes pas pour le retrait du texte, mais on voudrait peser sur la représentation nationale, sur les députés et sénateurs, car nous avons peur que les évolutions que nous avons obtenues pour améliorer le texte soient remises en cause sous la pression du Medef" ». Qu’est-ce qui a bien pu les amener à craindre une chose pareille ?

Le Berry Républicain
« D’ores et déjà, de nouvelles mobilisations sont envisagées pour réclamer le retrait de cette loi, les 5 et 9 avril, a annoncé Jean-Claude Mailly, numéro un de FO. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a répété qu’elle "entendait les inquiétudes des jeunes" tout en défendant une "loi nécessaire et juste". » Nécessaire à qui ?

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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