Pourtant, les décideurs d’alors promettaient une électricité moins chère... mais cette dernière a été soumise progressivement à la loi du marché et intégrée finalement à une place boursière européenne (Epexspot) soumise à la spéculation des acteurs économiques et financiers. En outre, pour assurer un espace concurrentiel aux trente-trois fournisseurs d’électricité sur le marché, les pouvoirs publics ont depuis quinze ans introduit des mécanismes qui ont eu pour effet d’augmenter les tarifs de l’électricité (par la loi Nome de 2010 notamment, mais aussi par l’augmentation des taxes communales et de transport de l’électricité en 2021). Quant au prix moyen de l’abonnement, il est passé de 82 euros par an en 2011 à 137 euros en 2021.
Résultat, une augmentation qui surperforme celle du coût de la vie en général et une dynamique à l’avenir qui ne risque pas de cesser compte tenu de la fin des tarifs réglementés en 2023 pour l’électricité – comme pour le gaz – et des besoins de financement pour les investissements d’Enedis et de RTE dans la maintenance du réseau et pour la transition énergétique.
L’AFOC attend donc des candidats à l’élection présidentielle qu’ils se positionnent sur ce dossier afin de proposer des mesures plus structurelles qu’un simple « bouclier tarifaire », qui ne vaudra, peu ou prou, que le temps des élections à venir. Le champ des solutions est immense, qu’il s’agisse de l’efficacité énergétique des produits de consommation vendus, de la sensibilisation des abonnés à la sobriété quant à leur utilisation ou de l’administration des prix, des taxes et du marché en vue de leur maîtrise, de la réduction ou construction d’un service public de l’énergie.
À bon entendeur...
EDF s’est engagé à ne plus couper l’électricité de ses clients particuliers en cas d’impayés et ce tout au long de l’année (des obligations réglementaires précédentes existaient pour la période hivernale) selon un communiqué du 12 novembre dernier. En cas de défaut de paiement des factures, le fournisseur d’énergie appliquera uniquement une limitation de puissance minimale garantie à 1 kilovoltampère (kVA). Cette mesure, qui prendra effet le 1er avril 2022, s’appliquera dans tous les cas, sauf s’il existe une impossibilité physique ou technique de limiter la puissance de l’alimentation électrique du logement, ce qui, selon l’AFOC, peut correspondre à de nombreux logements puisque la puissance moyenne souscrite est de 9 kVA… Selon EDF,
une puissance de 1 kVA permet de maintenir plusieurs usages essentiels de l’électricité, tels que l’éclairage, le fonctionnement d’équipements de cuisine (le réfrigérateur, le congélateur, etc.), ou encore la recharge d’appareils électroniques. Cet approvisionnement minimal permet d’assurer un service minimum en attendant que le client régularise sa situation, les factures d’énergie restant dues.