#TDF2017 - Les favoris du Tour

Actualités par Baptiste Bouthier

Christopher Froome. © ASO

Qui peut battre Froome ?
En 2013, 2015, 2016 … et 2017 ? Au départ de Düsseldorf, pas de doute : déjà vainqueur à trois reprises du Tour de France, dont les deux dernières éditions, Christopher Froome est le premier favori à sa propre succession. Il faut dire que le Britannique a tous les atouts : la confiance du vainqueur sortant, des qualités exceptionnelles de grimpeur et de rouleur qui en font le meilleur coureur de grands tours du peloton actuel, l’équipe la plus riche, au propre comme au figuré (plusieurs de ses équipiers en montagne pourraient être leaders dans une autre formation)… Où est la faille ? Même sa réputation de coureur malhabile, sans réel sens de la course, semble désormais usurpée – il suffit de voir comment il avait gagné en attaquant dans la dernière descente vers Bagnères-de-Luchon, ou glané de précieuses secondes au jeu des bordures dans le final de Montpellier, sur le Tour l’an dernier… Certes, Froome gagne moins qu’avant le reste de l’année. Mais à 32 ans désormais, c’est surtout le signe d’un coureur qui n’a désormais qu’une obsession, la Grande Boucle, et qui oriente l’ensemble de sa saison autour du mois de juillet et de rien d’autre. « J’ai trois Tours de France à mon palmarès, je sais comment le gagner, je n’ai pas besoin d’emmagasiner de la confiance pour cela », expliquait-il en avril dernier aux journalistes qui lui demandaient pourquoi il n’avait toujours pas levé les bras depuis le début de la saison. Plutôt que de jouer la gagne sur des courses du début de saison où les chutes et le froid peuvent s’inviter à tout moment, il préfère enchaîner les stages à haute altitude et au soleil (il a passé le mois de février en Afrique-du-Sud, par exemple) et reconnaître toutes les étapes du Tour, kilomètre par kilomètre. La clé du succès ?

Nairo Quintana, enfin ?
Des années qu’on l’annonce : Nairo Quintana a tout pour devenir le premier Colombien à remporter le Tour de France. Mais à force de tourner autour, le coureur de la Movistar pourrait bien se faire damer le pion par ses jeunes compatriotes Esteban Chaves ou Miguel Angel Lopez… Deu­xième du Tour en 2013 et 2015, troisième en 2016, le coureur de la Movistar est pour l’instant toujours tombé sur plus fort que lui : en l’occurrence, Chris Froome. Pas de bol, le Britannique est encore là cette année. Pire, le Colombien est allé disputer le Tour d’Italie, qui fêtait sa centième édition en mai. Or cela fait des années que les coureurs qui « doublent » ainsi les deux premiers grands tours de la saison se retrouvent à la peine le mois de juillet. Quant au dernier doublé Giro-Tour, il remonte à 1998 et Marco Pantani : une autre époque, presque un autre sport…

Nairo Quintana. © ASO

Sur le papier néanmoins, ce Tour a de quoi plaire à Quintana. Particulièrement bien entouré chez Movistar, où il pourra entre autres s’appuyer sur Alejandro Valverde, avec qui il était monté sur le podium du Tour 2015, le Colombien ne perdra pas grand-chose sur Froome en contre-la-montre, vu la faible distance des deux chronos, et la présence de montagne tout au long des trois semaines peut lui permettre de diversifier les champs de bataille. Reste à savoir s’il en aura la force.

Mission impossible pour Romain Bardet ?
Soudain, sous cette maudite pluie de juillet, il est entré dans le cœur du public français en crevant l’écran, à mesure qu’il domptait les pentes du Bettex, terme de la 19e étape du Tour 2016. Romain Bardet s’envolait vers la victoire d’étape, et même la deuxième place du classement général final, derrière l’intouchable Chris Froome. Un Français sur le podium du Tour ! On va finir par s’y habituer, après les deuxième et troisième places de Peraud et Pinot sur l’édition 2014… Désormais auréolé de ce résultat superbe, le coureur d’AG2R La Mondiale doit faire le plus difficile : confirmer. Soit faire aussi bien, au moins. Mission quasiment impossible tant la tâche est ardue, et ce, pour n’importe quel coureur. Alors Bardet fera ce qu’il pourra, sur un parcours qui, c’est déjà ça, lui convient assez bien. Quinzième en 2013, sixième en 2014, neuvième (vainqueur d’une étape et super-combatif) en 2015 et donc deuxième en 2016, l’Auvergnat n’est jusqu’ici jamais passé au travers sur la Grande Boucle. Mais soyons francs : s’il se hissait à nouveau dans le top 5 final, ce serait déjà remarquable.

Alberto Contador, la quête permanente
Chaque année, on dit que c’est peut-être la dernière… Cet été encore, Alberto Contador n’a qu’une seule idée en tête : gagner le Tour de France, son troisième après les éditions 2007 et 2009 (l’édition 2010 lui ayant été retirée). Sa saison tourne uniquement autour de cet objectif, qui semble toujours plus difficile à atteindre à mesure que les années passent – l’Espagnol est désormais âgé de 34 ans. Mais, une fois encore, il a mis tous les atouts de son côté, changeant d’équipe à l’intersaison pour retrouver un environnement plus favorable et des équipiers qu’il connaît bien, comme Bauke Mollema. Vaincu par la malchance avant tout en 2016 et 2014, deux éditions où il avait dû abandonner sur chute assez tôt, Contador aura-t-il cette fois une bonne étoile ? Le temps presse…

Mais aussi…
Cinquième du Tour l’an passé et impressionnant en début de saison (vainqueur, entre autres, du Tour de Romandie), Richie Porte a clairement affiché ses ambitions : le maillot jaune sur les Champs-Élysées. Épatant grimpeur de poche, le Colombien Esteban Chaves va découvrir la Grande Boucle après avoir terminé sur le podium du Giro (deuxième) et de la Vuelta (troisième) l’an passé. De quoi l’imaginer faire aussi bien en France… A priori destiné à jouer les équipiers de luxe pour Quintana, Alejandro Valverde sera néanmoins à surveiller comme le lait sur le feu au vu de son début de saison totalement dingue, qui l’a fait paraître bien plus jeune que ses 37 ans. Engagés en mai sur le Tour d’Italie, Vincenzo Nibali (vainqueur du Tour 2014), Tom Dumoulin, Adam Yates (quatrième l’an passé) et bien sûr le grimpeur français Thibaut Pinot auront du mal à viser le podium final : ils devraient surtout animer la course en ciblant des étapes.