#TDF2017 - Trois semaines pour un rêve

Actualités par Baptiste Bouthier

 

21 étapes, 3 516 kilomètres, cinq massifs montagneux et deux contre-la-montre : il faudra dompter les nombreuses embûches semées sur son parcours pour remporter le Tour 2017. Découvrez-le dans ses moindres détails.

Débuts hors de France
La Grande Boucle dure trois semaines : elle est donc construite en plusieurs phases et faite de changements de rythme. Les premiers jours sont généralement ceux de la nervosité : alors que le parcours n’est pas encore hyper difficile, le peloton est souvent émaillé de nombreuses chutes – la montagne n’ayant pas encore fait le ménage au général, tout le monde croit encore en ses propres chances. Après le chrono inaugural, les trois premières journées pourraient donc donner lieu à des arrivées houleuses.
Vosges et Jura, premiers rendez-vous
Le Tour 2017 possède une particularité plus vue depuis 1992 : il traverse les cinq principaux massifs montagneux de France. Cela commence donc avec les Vosges puis le Jura, deux zones de moyenne montagne qui vont permettre, dès cette première semaine, de réaliser un sérieux écrémage au classement général et de dessiner une liste un peu plus sérieuse des prétendants au podium final sur les Champs-Élysées.

Samedi 1er juillet : première étape, Düsseldorf (13 km, contre-la-montre individuel)

Comme en 2015, le Tour démarre par un contre-la-montre de treize bornes dans un cadre urbain. Cette première étape (on ne dit plus « prologue » au-delà de huit kilomètres) propose un tracé peu technique dans la ville allemande de Düsseldorf, en Allemagne, puisque l’essentiel du tracé longe le Rhin – ce qui implique, aussi, un parcours tout ce qu’il y a de plus plat. Le premier maillot jaune sera forcément un gros rouleur.

Dimanche 2 juillet : deuxième étape, Düsseldorf – Liège (202 km)

De l’Allemagne à la Belgique : la première étape en ligne arrive à Liège, terre de cyclisme où les puncheurs sont traditionnellement à l’honneur, avec les nombreuses bosses des Ardennes. Pas cette fois puisque le tracé évite soigneusement les difficultés du coin. L’arrivée en plein centre-ville de Liège devrait donc donner lieu à un sprint massif.

Lundi 3 juillet : troisième étape, Verviers – Longwy (202 km)

Et maintenant, le Luxembourg ! La première semaine poursuit sa visite des pays frontaliers avec un parcours un peu plus difficile. Après les rouleurs à Düsseldorf et les sprinteurs à Liège, ce sont les puncheurs qui devraient briller à Longwy : l’arrivée est en effet jugée au sommet d’une courte bosse, 1,6 km à 5,8 %, dont un passage à 11 %. De quoi écarter de la gagne les purs sprinteurs.

Mardi 4 juillet : quatrième étape, Mondorf-les-Bains – Vittel (203 km)

Troisième étape de suite dont le kilométrage dépasse les 200 bornes : après avoir été contrariés la veille sur la route de Longwy, les sprinteurs devraient retrouver le devant de la scène à Vittel, ralliée par une route toute plate à travers la Lorraine…

Mercredi 5 juillet : cinquième étape, Vittel – La Planche des belles filles (160 km)

Cinquième jour de course et déjà la première arrivée au sommet ! Comme en 2012 et 2014, c’est la courte mais très difficile ascension de La Planche des belles filles creusera les premiers grands écarts entre les favoris pour la victoire finale de cette Grande Boucle. Si l’étape est peu difficile avant la montée finale, celle-ci suffira à faire des différences : 5,9 km d’ascension à 8,5 % de moyenne, plusieurs passages à plus de 10 % et même un mur à 20 % juste avant la ligne d’arrivée. Terrible…

Jeudi 6 juillet : sixième étape, Vesoul – Troyes (216 km)

Au lendemain de la Planche des belles filles, le menu proposé est bien plus digeste : la sixième étape est certes assez longue, mais dépourvue de la moindre difficulté notable. C’est donc un sprint massif qui est attendu à Troyes.

Vendredi 7 juillet : septième étape, Troyes – Nuits-Saint-Georges (214 km)

Rebelote du jeudi au vendredi : comme la veille, cette étape est longue mais vraiment très plate et ne devrait donc pas échapper aux fusées du peloton. Pour sa première sur le Tour, Nuits-Saint-Georges devrait couronner un sprinteur.

Samedi 8 juillet : huitième étape, Dole – Les Rousses (187 km)

Après les Vosges, le Jura. Le tour des massifs de l’Hexagone se poursuit avec cette étape Dole – Les Rousses : 187 kilomètres entièrement parcourus dans le département du Jura et marqués par trois ascensions majeures : le col de la Joux, la côte de Viry et surtout la montée de la Combe de Laisia Les Molunes, longue (11,7 km) et plutôt difficile pour le coin (6,4 % de moyenne), dont le sommet n’est situé qu’à 11 kilomètres de l’arrivée. Un tracé a priori favorable à une longue échappée.

Dimanche 9 juillet : neuvième étape, Nantua – Chambéry (181 km)

Jura, suite. À la veille du premier jour de repos, cette neuvième étape propose un parcours bien plus difficile que la veille, avec notamment le roi du massif jurassien, le Grand Colombier (8,5 km à 9,9 %), précédé, entre autres, du col de la Biche. Mais ces ascensions étant situées assez tôt, la bagarre devrait se limiter au mont du Chat, placé à 15 bornes de l’arrivée (en plaine, à Chambéry) et dont les caractéristiques – 8,7 km à 10,3 % de moyenne, rien que ça – sont propices à de grandes offensives.

Cap à l’ouest
De Chambéry… à Périgueux ! Pourtant aux portes des Alpes, le peloton prend l’avion pour traverser la France et rallier la Dordogne, où se tient le premier jour de repos avant deux étapes plates. Après les Vosges et le Jura, les coureurs s’offrent donc un léger répit avant d’aborder les Pyrénées.

Lundi 10 juillet : repos en Dordogne

 Mardi 11 juillet : dixième étape, Périgueux – Bergerac (178 km)

La fête continue en Dordogne avec cette dixième étape reliant les deux principales villes du département, Périgueux et Bergerac. Un parcours joli mais tout plat : sprint massif en vue.

Mercredi 12 juillet : onzième étape, Eymet – Pau (202 km)

Cette fois-ci, c’est cap plein sud entre Eymet, pour la première fois ville étape, et Pau, porte d’entrée vue et revue des Pyrénées. Cette fois encore, peu de doutes sur la tenue d’un sprint massif à l’arrivée tant le parcours est plat.

Des Pyrénées courtes et denses
Pour la troisième année de suite, le Tour rend visite aux Pyrénées avant les Alpes. Conséquence plus ou moins directe : le menu n’est pas hyper-copieux, avec seulement deux étapes à se mettre sous la dent. Il n’en est pas moins intense, avec une ribambelle de cols, une arrivée au sommet et un format inédit de cent bornes à peine pour fêter le 14 Juillet.

Jeudi 13 juillet : douzième étape, Pau – Peyragudes (214 km)

Le Tour change définitivement de visage avec cette douzième étape, la première dans les Pyrénées. Longue (plus de 200 km) et longtemps assez plate, elle propose deux grands classiques du massif pyrénéen dans sa dernière ligne droite. D’abord le port de Balès (11,7 km à 7,7 %), qui propose plusieurs passages à plus de 10 %, puis le col de Peyresourde, dont la pente est bien plus régulière (9,7 km à 7,8 %). Au sommet, il ne reste plus que cinq bornes : un petit toboggan jusqu’à la courte montée finale vers Peyragudes, qui propose des pentes allant jusqu’à 16 % dans les derniers hectomètres. Si les Vosges et le Jura n’ont pas réussi à bien départager les gros poissons, cette étape va s’en charger.

Vendredi 14 juillet : treizième étape, Saint-Girons – Foix (100 km)

Cent kilomètres, pas un de plus : c’est le format inédit proposé en ce jour de fête nationale. Trois cols et une arrivée en descente dessinent ce parcours qui évite soigneusement les grands classiques des Pyrénées, histoire d’offrir une étape vraiment inhabituelle. Le col de Latrape (5,6 km à 7,3 %) servira d’entrée, le col d’Agnès (10 km à 8,2 %) de plat de résistance et le mur de Péguère (9,3 km à 7,9 %, les trois derniers kilomètres à plus de 12 %) de dessert. Sur un tracé pareil, la bagarre peut durer du kilomètre zéro à la ligne d’arrivée !

Une transition remplie de pièges
Les Pyrénées à peine achevées, le Tour prend la direction du Nord-Est et des Alpes. Mais avant de renouer avec la haute montagne, il y a un jour de repos et trois étapes qu’il ne faudra pas prendre à la légère, sous peine de mauvaise surprise, notamment dans le Massif central. Un terrain qui devrait aussi donner l’occasion aux baroudeurs de briller.

Samedi 15 juillet : quatorzième étape, Blagnac – Rodez (181 km)

Les Pyrénées dans le dos, le peloton repart direction le Massif central, via une étape bien plate entre Blagnac et Rodez. De quoi faire briller les sprinteurs ? Pas sûr : une ultime bosse, subtilement placée peu avant l’arrivée, pourrait bien offrir aux audacieux une occasion en or de lever les bras.

Dimanche 16 juillet : quinzième étape, Laissac-Sévérac l’Église – Le Puy-en-Velay (189 km)

Et voilà le Massif central ! Sur la route des Alpes, le Tour 2017 s’offre son quatrième massif. L’étape s’épargne des montagnes russes mais offre quand même deux belles difficultés : la montée de Naves d’Aubrac (8,9 km à 6,4 %) et surtout, dans le dernier tiers du parcours, le col de Peyra Taillade (8,3 km à 7,4 %) dont certains passages s’annoncent très difficiles. Le tout étant situé un peu loin de l’arrivée au Puy-en-Velay, la journée semble idéale pour une échappée fleuve.

Lundi 17 juillet : repos au Puy-en-Velay

Mardi 18 juillet : seizième étape, Le Puy-en-Velay – Romans-sur-Isère (165 km)

Voilà une étape coupée en deux. D’abord le Massif central, et ses routes casse-pattes au départ du Puy-en-Velay. Puis la vallée du Rhône et ses routes toutes plates. Dans ce sens-là, peu de doutes : le sprint massif semble inévitable à Romans-sur-Isère.

Des Alpes majuscules
Après avoir boudé les cols qui ont fait la légende des Alpes et être même resté sous la barre des 2 000 mètres d’altitude l’an dernier, le Tour renoue avec ses grands classiques alpins : Télégraphe, Galibier, Croix de Fer, Izoard, le menu de ce cinquième et dernier massif est remarquable, même s’il ne tient qu’en deux jours. Soit les deux dernières occasions pour les grimpeurs de faire la différence avant Paris.

Mercredi 19 juillet : dix-septième étape, La Mure – Serre Chevalier (183 km)

Croix de Fer, Télégraphe, Galibier : le parcours de cette dix-septième étape fleure bon la grande histoire du Tour de France. En 183 kilomètres, les coureurs n’auront pourtant pas le temps de lire le livre de la Grande Boucle, mais plutôt d’en écrire une nouvelle page. S’ils ne sont pas les plus pentus de France, ces trois cols sont particulièrement usants : 24 km pour la Croix de Fer, et 36 pour l’enchaînement Télégraphe-Galibier, seulement entrecoupés d’un replat de quelques bornes à la hauteur de Valloire. Une fois les très difficiles derniers kilomètres (5 km à 9 %) du Galibier franchis, le final est une grande descente jusqu’à Serre Chevalier. Le vainqueur du Tour 2017 ne sera peut-être pas connu à l’issue de cette étape, mais ici n’importe qui peut tout perdre.

Jeudi 20 juillet : dix-huitième étape, Briançon – Izoard (178 km)

Grand habitué du Tour, le col d’Izoard n’avait jamais connu l’honneur d’une arrivée à son sommet. C’est chose faite grâce à cette étape qui se résume essentiellement à la montée finale, puisqu’elle ne sera précédée que de l’ascension de l’assez éloigné col de Vars (9,3 km à 7,5 %). Après sept premiers kilomètres assez faciles, le col d’Izoard propose sept dernières bornes bien plus dures, où la pente ne descend jamais sous les 10 %, sauf dans le fameux passage de la Casse déserte, une courte descente située à deux kilomètres du but. C’est dans ce décor aussi sublime que mythique que se jouera l’ultime arrivée au sommet du Tour 2017.

Vendredi 21 juillet : dix-neuvième étape, Embrun – Salon-de-Provence (220 km)

Le peloton tourne le dos aux Alpes et prend la direction de Marseille. L’étape est donc mixte : d’abord casse-pattes au départ d’Embrun, puis de plus en plus plate jusqu’à Salon-de-Provence. Quel scénario au bout de ces 220 kilomètres ? Une échappée au long cours pourrait bien avoir sa chance, à moins que les équipes de sprinteurs en décident autrement…

Marseille-Paris, dernière ligne droite
La montagne est finie, le Tour aussi ? Pas tout à fait : un dernier contre-la-montre entièrement tracé dans les rues de Marseille donne aux premiers du classement général une dernière occasion de se livrer bataille, avec le chronomètre pour seul juge. Puis c’est le TGV direction Paris, les Champs-Élysées et la fin de la grand-messe de juillet.

Samedi 22 juillet : vingtième étape, Marseille (contre-la-montre individuel, 23 km)

Plus trop à la mode depuis quelques années, le contre-la-montre la veille de Paris revient mais dans un format assez court : 23 kilomètres seulement, entièrement dessinés dans Marseille, qui n’avait plus vu le Tour depuis 2013. Ce chrono est une boucle autour du stade Vélodrome, où seront jugés à la fois le départ et l’arrivée ; sur le parcours, le Vieux-Port, la Corniche et la courte ascension vers Notre-Dame de la Garde. Une étape qui promet d’être à la fois superbe et décisive !

Dimanche 23 juillet : vingt et unième étape, Montgeron – Paris (105 km)

L’inévitable dernière étape proposera encore et toujours le même schéma : photos, coupes de champagne et procession au départ de Montgeron, puis une course réduite aux tours de circuit sur les Champs-Élysées, pour un sprint massif sur la plus belle avenue du monde. Une fois ces formalités achevées, les survivants pourront souffler, et le maillot jaune avec : le Tour de France 2017 sera dans sa poche.

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