Territoire de Belfort : pour le maintien et le développement de l’emploi industriel

Congrés d’UD par Evelyne Salamero

Un nouveau secrétaire général a été élu à l’issue du XXe congrès de l’Union départementale FO du Territoire de Belfort, qui s’est tenu à Sochaux le 9 mars, sous la présidence de Michèle Biaggi, secrétaire confédérale chargée de l’organisation. Les 114 délégués ont par ailleurs réaffirmé leurs revendications, notamment en matière d’emploi, dans ce département où Alstom et PSA occupent une place déterminante.

Christophe Chambon ayant décidé de faire valoir ses droits à la pré-retraite dans le cadre du plan séniors de son entreprise, La Poste, Sébastien Mercier, enseignant en collège, 38 ans, a été élu pour le remplacer. Le rapport d’activité qu’il revenait au secrétaire général sortant de présenter a été adopté à l’unanimité.

Dans ce département où le taux de chômage s’élève à 10,9%, soit plus d’un point au-dessus de la moyenne nationale et où l’intérim a progressé de 14,2% en 2016, l’emploi est une préoccupation majeure pour les militants FO qui se sont prononcés pour le maintien et le développement de l’emploi industriel dans le Nord Franche Comté [1], dans leur résolution générale adoptée à l’unanimité.

Alstom : que vont devenir les promesses ?

L’activité et l’emploi y sont indissociables du maintien et du développement des sites d’Alstom à Belfort et de PSA à Sochaux, ont-ils rappelé, soulignant : plus précisément, le congrès rappelle que les emplois induits ne concernent pas seulement la sous-traitance, mais aussi le commerce et les services publics.

Les délégués se sont félicités de la consolidation de l’activité et des perspectives d’avenir pour PSA Sochaux.

Pour Alstom, ils ont salué la mobilisation des salariés qui a permis que des initiatives soient prises pour le maintien du site à Belfort, mais l’heure reste à la vigilance, souligne le nouveau secrétaire général.

Que vont devenir les promesses ? Il faut maintenant les appliquer et que les multiples décideurs cessent de se renvoyer la balle. Il ressort des interventions au congrès que l’inquiétude est persistante parmi les salariés et les militants, mais qu’ils ne sont pas défaits et prêts à se battre, explique Sébastien Mercier, soulignant la nature particulièrement revendicative de ce congrès.

La défense des services publics (établissements scolaires, bureaux de poste…) a également été très présente dans ce congrès avec un secteur particulièrement sous tension aujourd’hui : l’hôpital public.

Après la fusion des hôpitaux de Belfort et Montbéliard…

Après la fusion des hôpitaux de Belfort et de Montbéliard (Doubs) dans un nouvel ensemble, l’hôpital Nord Franche Comté, construit à Trévenans (dans le Territoire de Belfort, à mi-chemin entre les deux anciens établissements), les personnels des 15 blocs opératoires flambants neufs (mais où la mesure de la température ne fonctionne pas !) sont mobilisés avec les syndicats FO et CGT contre le manque d’effectifs et des conditions de travail qui menacent la sécurité des patients.

Dans un tel contexte, les délégués ont tenu à réaffirmer leur soutien à la mobilisation nationale des personnels hospitaliers, deux jours plus tôt, le 7 mars, contre la loi Touraine qui en instaurant les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT), va encore dégrader les conditions de travail des personnels déjà mises à mal par les réformes précédentes et réduire drastiquement l’offre de soins.

Contre toute politique d’« ubérisation » et de revenu universel

Sur la question des salaires, les militants FO ont rappelé que le maintien et la création d’emplois à temps plein et en contrat à durée indéterminée [sont] les seuls garants de l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés.

S’opposant à toute politique d’ubérisation du salariat, véritable détournement des progrès technologiques à des fins peu avouables de restauration de conditions de travail dignes du 19e siècle, et refusant de souscrire aux propositions de revenu universel aujourd’hui en débat, les délégués entendent défendre un salariat à temps plein et bénéficiant de garanties et de protections.

Rester indépendants et continuer à se développer

Déterminés à multiplier et développer les implantations FO, tant dans le secteur privé que public, les militants FO du territoire de Belfort comptent agir dans la continuité de l’action déjà engagée ces dernières années, qui a par exemple débouché sur une spectaculaire percée de FO chez Optymo (transports urbains de Belfort) où elle s’est imposée d’emblée deuxième organisation syndicale, alors qu’elle était exclue depuis des années du paysage syndical.

Enfin, les délégués se sont félicités de la position de la confédération, qui par la voix de son secrétaire général Jean-Claude Mailly, a rappelé récemment l’indépendance de FO face au politique, et notamment, qu’aucune consigne de vote, directe ou indirecte, ne sera donnée pour les prochaines élections.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

Notes

[1Le Pôle métropolitain Nord Franche-Comté comprend les 102 communes du Territoires de Belfort, les 24 du pays d’Héricourt (principalement en Haute-Saône) et les 72 du Pays de Montbéliard Agglomération dans le Doubs.