Toulouse-Lautrec en BD : quand le 9e art dépeint la peinture

Bande dessinée par Michel Pourcelot

De l’histoire de l’art sous une plume légère et une intrigue policière : tel se présente Toulouse-Lautrec, un album de bandes dessinées. Il inaugure une série d’une trentaine de tomes consacrée aux grands peintres.

C’est le Montmartre fin de siècle qui fournit un décor bigarré à l’album de BD Toulouse-Lautrec, ce descendant de grande famille qui se plongea dans la bohême et les bouges pour en tirer les œuvres qui en ont fait l’un des peintres français les plus célèbres dans le monde. Les auteurs s’en sont d’ailleurs donnés à cœur-joie, privilégiant largement la toile de fond au sujet lui-même, ce qui n’aurait sans doute guère contrarié le ci-devant Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa (1864-1901). Mais c’est aussi l’objectif avoué de cette nouvelle collection de l’éditeur Glénat : « resituer avec précision le contexte historique, artistique, politique ou personnel » dans lequel l’artiste « en est arrivé à peindre l’un de ses tableaux les plus emblématiques ». En l’occurrence ici les Panneaux pour la baraque de la Goulue, qui se trouvent au Musée d’Orsay, à Paris. Consigne de l’éditeur : raconter à chaque fois « une histoire permettant de capter au mieux la personnalité de l’artiste et de son œuvre ». Le scénariste, Olivier Bleys, a choisi une histoire de mystérieuses disparitions de femmes dans le milieu interlope des bals montmartrois. Toulouse-Lautrec est soupçonné car correspondant au profil de l’auteur des crimes... D’où s’ensuit une traversée de la Belle Epoque version canaille. Et un graphisme, signé Yomgiu Dumont, à l’aune des acrobaties scéniques des danseuses d’alors. Les autres tomes ont moins vocation à être aussi rock’n’roll, si ce n’est peut-être ceux sur Goya et Egon Schiele. Pieter Bruegel et ses Mendiants s’annoncent aisément picaresques, mais la tâche est plus rude pour les albums consacrés à La Madeleine à la veilleuse de Georges de La Tour ou au Retable de l’Agneau mystique de Jan Van Eyck. Quoiqu’il n’y ait guère eu d’époques sans trouble et guère de sujets que le neuvième art ne sache dépeindre.

Les Grands Peintres - Toulouse-Lautrec, de Olivier Bleys et Yomgiu Dumont, publié aux éditions Glénat. Sortie le 4 mars 2015. 56 pages, environ 14,50 euros.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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