Pour l’instant le secteur est en coma artificiel, mais quand il se réveillera et que les effets de l’anesthésie seront dissipés, ce sera douloureux
, a commenté Nabil Azzouz, secrétaire fédéral pour la branche professionnelle HCR (hôtels, cafés, restaurants), de la FGTA-FO (Fédération générale des travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation, des tabacs et des services annexes). Pour lui, c’est ce secteur de l’économie française qui est clairement le plus touché
. La prolongation de l’actuel dispositif d’activité partielle avec indemnisation à 100%, initialement prévu jusqu’au 30 septembre, constitue certes une bonne chose
mais aussi un minimum
. La FGTA a revendiqué qu’il soit prolongé tant que les règles de distanciation sont en vigueur.
Contreparties inexistantes
Car le pire n’est pas passé
. La FGTA-FO s’est d’ailleurs déjà préparée en insistant pour avoir des experts pouvant accompagner. Pointant les premières défaillances dont celle de Courtepaille, en redressement judiciaire, et le peu de reprise enregistrée dans le secteur, Nabil Azzouz craint de possibles PSE à l’automne. Il insiste sur la nécessité d’engagements fermes de ne pas licencier de la part des entreprises, d’autant quand on voit l’État aligner les milliards pour que le secteur ne coule pas à pic.
Ce sont pas moins de 18 milliards que le gouvernement a prévu pour le secteur du tourisme dans le troisième budget de crise présenté le 14 mai et adopté par l’Assemblée nationale le 9 juillet dernier. Un plan ne garantissant nullement de relance économique
, avait alors déploré Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé des politiques d’emploi. Et de plus, avec des contreparties inexistantes
, souligne Nabil Azzouz. Pour FO, il revendique des engagements
et une répartition plus juste des efforts post-Covid-19 dont les actionnaires ne devraient pas être exonérés.
Extras
Représentant un bon million d’emplois, le secteur du tourisme comporte un grand nombre de précaires, mis à mal par les récentes modifications apportées par l’assurance-chômage en matière d’accès et de rechargement des droits. Parmi ces derniers, les extras
, particulièrement touchés par l’effondrement du secteur provoqué par la crise sanitaire. Ils avaient manifesté leur détresse notamment en juin dernier et nombre d’entre eux avaient été verbalisés (135 euros). La FGTA-FO s’est alors mobilisée pour leur offrir une aide juridique gratuite et étudier un statut d’ état de nécessité sociale
. Qui devient un impératif.
https://www.force-ouvriere.fr/la-fgta-fo-revendique-la-reconnaissance-de-l-etat-de-necessite