9h40, Jérôme Capdevielle, secrétaire général de l’Union départementale (UD) des Pyrénées Orientales, est à l’aéroport de Perpignan. Ce vendredi 1er juillet, il a concocté un programme aux petits oignons pour la visite catalane de Jean-Claude Mailly.
Direction l’usine KSM d’Argelès-sur-Mer. Pourquoi cette usine ? « L’entreprise est un très bel exemple de réussite économique et sociale », se réjouit le secrétaire général de l’UD. Sur le plan économique, KSM est l’un des trois leaders nationaux dans la production des portails en aluminium. Et sur le plan social, son chef d’entreprise est très attentif aux conditions de travail de ses 150 salariés. « Même si cela fait un peu bisounours, on peut dire que le climat social est plutôt bon », remarque Jérôme Capdevielle, avant d’ajouter : « Comme quoi il est possible d’être compétitif tout en ayant une attitude sociale digne de ce nom. »
Situation économique alarmante
Pourtant, tout n’est pas « bisounours » dans le département. La situation économique est suffisamment alarmante pour que l’union départementale de FO évoque la nécessité d’un plan Marshall de développement économique pour sortir de l’ornière. En 2011, le taux de chômage (les trois catégories confondues) dépassait les 19%. En 2015, il bondit à 26,57% avec plus de 14 000 chômeurs supplémentaires en 4 ans. A la caisse d’allocations familiales, plus de la moitié des 90 000 allocataires du département vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Comment alors sortir de l’impasse ? « On ne peut pas asseoir le développement économique local avec seulement la neige et le sable », a coutume de dire Jérôme Capdevielle. Une métaphore qui signifie que les catalans ne devraient pas miser uniquement sur le tourisme. Le secteur est bien trop sensible au poult de l’économie nationale.
TPE très nombreuses dans le département
Côté très petites entreprises (TPE), il y a également de quoi faire. Avec un pourcentage deux fois plus important qu’au niveau national, le secteur de l’hôtellerie, des cafés et restaurants subit de plein fouet les variations du climat économique. Les variations saisonnières également.
Au restaurant le Figuier, où une discussion s’est ouverte entre les salariés, Jean-Claude Mailly, Jerôme Capdevielle ainsi que Robert Bassols, président de l’union professionnelle artisanale (UPA) des Pyrénées Orientales, le nombre de couverts passe de 40 en moyenne en basse saison à 120 l’été. Du coup, le restaurant a recours à un personnel saisonnier qui vient renforcer les salariés en CDI.
De petits jobs en petit jobs
Dans les Pyrénées Orientales, les saisonniers on connaît bien. Surtout dans le monde de la cueillette des fruits et légumes. Abricots, pêches, salades, raisins, les salariés passent de récoltes en récoltes mais pointent également au chômage régulièrement. 17% du chômage découle de ce que Jérôme Capdevielle nomme le « boulottage », ces travailleurs qui sautent de petit job en petit job et qui cherchent une activité professionnelle pérenne.
Personnes en très grande précarité
Autre visite d’importance pour Jean-Claude Mailly, l’Ehpad de la Fondation Danjou-Villaros Croix Rouge. La structure développe un concept suffisamment rare pour être évoqué : une structure de réinsertion sociale pour accidentés de la vie. Y logent dans des studios, des personnes en très grande précarité sociale pour qui payer un loyer pose des difficultés quasiment insurmontables. Une éducatrice est sur place pour les aider à rebondir.
Un avocat pour aider les salariés
L’UD FO 66 vient d’inaugurer des locaux flambant neufs place Marcel Oms à Perpignan. Le mardi après-midi des permanences juridiques reçoivent les adhérents. Un avocat est sur place pour épauler les salariés, notamment ceux des très petites entreprises qui souvent se perdent dans les méandres de la législation. 90% des entreprises du département comptent entre 2 et 10 salariés. Puisqu’on vous dit qu’il y a de quoi faire dans les Pyrénées orientales.