Transports et logistique : les salaires au cœur de la mobilisation FO-UNCP du 13 au 17 décembre

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Vu notamment l’entêtement patronal à ne pas revaloriser substantiellement les salaires dans les secteurs des transports et de la logistique, la fédération FO-UNCP appelle  plus que jamais à la semaine d’actions qu’elle a initiée.

Cela prend forme, résumait Patrice Clos, le secrétaire général de la Fédération FO des Transports et de la Logistique, FO-UNCP, à quelques jours de la semaine de mobilisation FO dans ces secteurs, du 13 au 17 décembre. Des actions sont prévues à Lille, Rouen, Vannes, Dunkerque, Marseille, Bordeaux... Une liste non exhaustive. Sont programmés des barrages filtrants (port de Boulogne-sur-Mer, raffinerie de Bordeaux, zone industrielle à Orléans, en Franche-Comté, à Martigues...) ou encore des opérations escargot, notamment sur l’autoroute du Nord. Des débrayages sont aussi envisagés (chez STG, Geodis...). Mais, s’inquiète le secrétaire général de FO-UNCP, il y a une pression faite par les préfets, cherchant à l’évidence à ce que le mouvement de contestation soit le plus limité possible, pour ne pas dire inexistant. Il y a même des menaces d’amendes de 135 euros contre ceux qui effectueraient des blocages !, s’indigne-t-il, dénonçant ces tentatives de chantage en amont de la semaine d’actions.

Pour une revalorisation à deux chiffres !

Les travailleurs montrent toutefois qu’ils sont particulièrement motivés et réceptifs, y compris hors FO, à l’initiative lancée par la fédération. Ainsi, indiquait le secrétaire général adjoint de FO-UNCP, Bruno Lefèbvre, dans plusieurs départements les adhérents de base de deux autres syndicats, CGT et CFDT, comptaient participer aux actions et un syndicat, SUD, envisageait de rallier le mouvement.

La fédération FO met en avant les dossiers qui fâchent, depuis parfois des années. Parmi eux on compte les indemnités de repas et de déplacement, en danger, le permis de conduire professionnel, menacé, le CFA (congé de fin d’activité), menacé aussi, ou encore le treizième mois toujours inexistant dans différents secteurs routiers... Et ce dernier dossier renvoie plus largement à celui des salaires et à la profonde insatisfaction qui règne depuis des années chez les professionnels de la route du fait d’une Smicardisation des salaires. Le 6 décembre dernier, dans le secteur du transport de marchandises, le deuxième round des négociations annuelles obligatoires (NAO) a montré ainsi que le patronat de la branche n’entendait pas faire des efforts sur les salaires, ce qui permettrait cependant de rendre la profession plus attractive. C’est circulez, il n’y a rien à voir, et sur toutes les revendications, dénonce FO-UNCP qui revendique toujours une revalorisation salariale à deux chiffres. L’OTRE (organisation des transporteurs routiers européens/représentation des PME) a proposé une hausse de 5 %, soit 0,5 % de plus qu’initialement. La FNTR (Fédération nationale des transports routiers) a elle proposé 4,2 %, soit 0,7 % de plus que lors de l’ouverture des NAO. Et cette revalorisation pour le moins minime porte sur des coefficients conventionnels en dessous du Smic depuis l’augmentation automatique du 1er octobre dernier. Les grands groupes cherchent à bloquer l’augmentation des salaires, fulmine Bruno Lefèbvre. Alors que le troisième round de ces NAO aura lieu le 5 janvier, craignant un échec prévisible dans cette branche comme dans d’autres, FO-UNCP appelle plus que jamais à la semaine de mobilisation.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération