Dans leurs objectifs de développement durable fixés en 2015, les États membres des Nations unies s’étaient fixé pour but d’abolir le travail des enfants d’ici à 2025. Dix ans plus tard, force est de constater que cette idée ambitieuse n’a toujours pas pu être concrétisée. En 2024, 138 millions d’enfants en étaient toujours victimes, soit environ 8 % de la population enfantine mondiale, selon le rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’UNICEF. Parmi ces enfants et adolescents, 54 millions effectuent des travaux dangereux – sous terre, sous l’eau, très en hauteur, dans des espaces confinés avec des machines dangereuses, ou impliquant le port de charges lourdes. Dix-neuf pour cent de ces enfants mis en danger ont entre 5 et 11 ans.
FO lutte depuis toujours auprès des instances internationales pour demander l’éradication du travail des enfants, qui s’accompagne très souvent d’une déscolarisation et condamne donc ces personnes à rester toute leur vie durant dans la grande précarité dans laquelle ils sont nés. Parmi les victimes du travail des enfants, 61 % sont employés dans l’agriculture, 27 % dans les services (travail domestique et vente sur les marchés) et 13 % dans l’industrie (mines et manufactures).
Renforcer l’accès au travail décent des adultes
Si l’UNICEF et l’OIT soulignent dans leurs revendications l’importance de donner accès à une éducation de qualité à tous les enfants et de renforcer les systèmes de protection de l’enfance, ces politiques ciblées ne sauront suffire : FO se joint à ces institutions pour réclamer un renforcement des moyens en matière de protection sociale et d’accès à un travail décent pour les adultes. En effet, il est illusoire d’imaginer mettre fin au travail des enfants sans permettre à leurs parents de gagner dignement leur vie afin de pouvoir se passer d’eux dans l’économie familiale.
Point lumineux dans ce tableau : tous les continents concernés ont vu leur proportion d’enfants victimes baisser entre 2020 et 2024. En Asie et dans le Pacifique, 3,1 % des enfants continuent d’être contraints à travailler, contre 5,6 % en 2020. La situation reste critique en Afrique subsaharienne (21,5 %). Pour tenir l’objectif d’une abolition d’ici 2030, les États devraient ainsi enregistrer des progrès onze fois plus rapides qu’actuellement.