Loutfi Benali a commencé à travailler à 15 ans, tout en poursuivant sa scolarité, pour subvenir aux besoins de la famille
. Neuf ans plus tard, lorsqu’il franchit pour la première fois les portes de l’union départementale FO du Val-de-Marne, il est devenu un manager exemplaire chez Free, au centre d’appel Qualipel de Vitry-sur-Seine, la commune où il a grandi. Précoce, travailleur, doué, mais aussi viscéralement honnête et attaché à la justice, il est alors en pleine révolte contre les méthodes arbitraires de sa direction. Trois mois plus tard, l’union départementale le désigne représentant de section syndicale FO. La direction conteste ce mandat et le traîne en justice. Elle est déboutée en mars 2016.
Neuf mois plus tard, FO remporte les élections et devient première organisation syndicale, au détriment de l’UNSA et de la CFDT qui disparaît. La direction conteste ce résultat, porte une nouvelle fois l’affaire en justice et perd à nouveau.
« Cette expérience m’a fait grandir »
Aujourd’hui, dans ce centre d’appel au taux d’absentéisme le plus élevé de tous les centres Free, la section syndicale a fort à faire, en particulier en matière de temps de travail. Mais Loutfi a la combativité chevillée au corps. Ils continuent à tout faire pour me dégoûter, explique-t-il. Mais ils ne savent pas ce que c’est d’être confronté à de vraies difficultés. Moi si. Quand ils sauront ce que c’est de grandir dans un quartier défavorisé… Et cette expérience m’a fait grandir : j’ai rencontré des personnes qui m’ont aidé et beaucoup appris, à l’UD et à la fédération. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter.