Fin 2015 déjà, un autre adhérent du syndicat Disk, Ramazan Uysal, avait lui aussi été abattu et trois autres syndicalistes détenus. Plusieurs personnes qui avaient tenté de ramasser le corps dans la rue avaient essuyé des coups de feu et plus de dix d’entre elles, dont un journaliste, avaient été grièvement blessées.
La CSI condamne « l’attaque mortelle des forces de sécurité »
La CSI a condamné « l’attaque mortelle des forces de sécurité turques contre des travailleurs et des citoyens » et, dans une lettre adressée aux autorités turques, a instamment appelé le Premier ministre Davutoglu et son gouvernement à « prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire le plus promptement possible toute la lumière sur ces crimes contre le mouvement syndical en Turquie ».
Le 7 janvier dernier, à Paris, à l’occasion d’un hommage rendu aux victimes des attentats terroristes en France par la CES (Confédération européenne et des syndicats) et la CSI, deux responsables syndicaux turcs, avaient donné l’alerte.
Témoignages
Ms. Şaziye Köse, co-president de l’organisation syndicale de fonctionnaires KESK avait notamment fait état de l’assassinat de trois syndicalistes du secteur de la santé et expliqué que la veille une enseignante avait reçu une balle à travers la vitre de la fenêtre de son appartement. Elle avait conclu : « Le gouvernement turc cherche à bâtir une dictature, un système totalitaire ».
Kani Beko, président de la confédération Disk après avoir indiqué que l’année 2016 s’annonçait « encore plus difficile que 2015 », avait souligné : « Mais nous sommes prêts, nous sommes organisés. Notre histoire nous donne cette force. Nous continuerons à nous battre pour les droits et pour la paix. »