Le président turc Erdogan apparaît aujourd’hui dans la pose du sauveur après l’échec de ce qui semble avoir été une tentative de putsch militaire. De nombreuses craintes sont cependant émises quant au risque maintenant d’une remise en cause de l’État de droit dans le pays au prétexte de purge de des secteurs de l’armée et de l’administration.
Or, il faut rappeler que plus d’un millier de syndicalistes ont été arrêtés et mis en examen déjà ces dernières années pour avoir participé à des manifestations en défense de la paix et de la démocratie.
Quatre jours après le coup d’État avorté, 7 543 militaires et magistrats ont été placés en garde à vue et près de 9 000 policiers, gendarmes et fonctionnaires démis. Le président turc a été jusqu’à déclarer ne pas écarter le rétablissement de la peine de mort.
Le putsch avorté ne doit pas être « un prétexte à un durcissement de la répression », souligne la CSI
Devant l’ampleur du coup de balai, l’Union européenne qui a été une des premières, avec l’OTAN, à saluer l’échec du coup d’État militaire et à exprimer son « soutien total aux institutions démocratiques du pays », s’inquiète. Elle a signifié à la Turquie qu’un rétablissement de la peine de mort (abolie en 2004 dans le cadre des négociations d’adhésion) lui fermerait sa porte.
L’ONU a affirmé que le respect de « droits fondamentaux » comme « la liberté d’expression » et la tenue de « procès en bonne et due forme » est crucial pour préserver la démocratie en Turquie.
Pour sa part la CSI (Confédération syndicale internationale), dans un communiqué intitulé « Turquie : la menace de dictature pointe suite au déplorable putsch avorté », a souligné ce 19 juillet, que « les actes ignominieux et violents d’une partie de l’armée ne doivent pas servir de prétexte à un durcissement de la répression à l’encontre des opposants au gouvernement qui sont eux-mêmes engagés pour la paix, la démocratie et les droits humains. »