Ukraine : les conséquences de la guerre sur les plus fragiles dans le monde

InFO militante par L’inFO militante, Maud Carlus

Déjà les économies de la planète sont impactées, et des menaces, notamment des pénuries alimentaires, pèsent sur les populations les plus pauvres.

Alors que la planète se remet à peine de deux ans de pandémie, la guerre en Ukraine fait redouter de graves conséquences sur les économies de beaucoup de pays. En quelques semaines, les cours des prix des énergies se sont envolés, le prix du gaz atteint par exemple des records en Europe (345 euros le mégawattheure – MWh). Autre augmentation fulgurante, la tonne de blé a passé la barre des 300 dollars (environ 270 euros) sur les marchés mondiaux, du jamais vu depuis 2011, alors que la Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé.

Première impactée bien sûr, l’économie de l’Ukraine. Selon l’ONU, douze millions d’habitants auront besoin de protection, ainsi que les quatre millions de citoyens qui pour l’instant ont trouvé refuge à l’étranger. Partout dans le monde, les travailleurs voient les factures énergétiques augmenter, mais aussi celles de l’alimentation ou encore de l’habillement. En Espagne ou au Maroc, des mouvements de grève ont eu lieu. Au Royaume-Uni, les ménages risquent de connaître la plus forte baisse annuelle de leur revenu disponible réel depuis la Seconde Guerre mondiale.

Soutenir les travailleurs

À l’échelle mondiale, la menace la plus grave est celle de la faim. Des pénuries de céréales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont redoutées. Tel en Égypte qui connaît une forte inflation depuis 2020 (10 % en février dernier) et qui dépend à 80 % du blé russe et ukrainien. Le Nigéria, un pays du Sahel, le Bangladesh ou encore la Turquie (affichant en mars une inflation de 61,14 % sur un an) sont aussi particulièrement vulnérables. Dans ce contexte mondial, est à prendre en compte aussi la situation de pays déjà ravagés par des guerres, tel le Yémen, ou encore le Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde. Selon l’ONU, 20 millions de Soudanais seront en insécurité alimentaire cette année. Sans oublier la Syrie, la Jordanie ou encore le Liban, où vivent de nombreux réfugiés, victimes des conflits qui sévissent dans cette partie du monde et où l’aide humanitaire risque d’être moins acheminée.

La Confédération européenne des syndicats (CES) a lancé un appel à soutenir les travailleurs, sous peine de voir s’étendre la pauvreté dans la population mondiale et les injustices sociales. La Confédération syndicale internationale (CSI) et la CES mettent également en garde, comme le rappelle Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale au secteur international de FO. Cette nouvelle crise ne doit pas être un prétexte pour revenir à l’austérité budgétaire.

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Maud Carlus