Un Tour de France syndicaliste

InFO militante par Christophe Chiclet, L’inFO militante

108e session de l’Organisation internationale du travail en juin 2019. © XINHUA-REA

Cette année le Tour de France prend une dimension européenne. Il partira le 1er juillet du Danemark, puis passera par la suite en Belgique, puis en Suisse. Deux pays dans lesquels les organisations syndicales, européennes ou internationales, ont des structures importantes : la Confédération européenne des syndicats et le Bureau international du travail. Un message fort pour incarner la solidarité internationale de la classe ouvrière.

La CES

Le 6 juillet, le Tour fait une nouvelle fois une petite incursion en Belgique. Il se trouve que Bruxelles est le siège de la CES (Confédération européenne des syndicats) qui regroupe quatre-vingt-neuf centrales syndicales dans trente-neuf pays européens, totalisant quarante-cinq millions d’adhérents.

En 1957, la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), dont FO fut partie prenante et qui fut fondée pour contrer la FSM (Fédération syndicale mondiale) totalement contrôlée par Moscou, met en place le Secrétariat syndical européen (SSE). En 1969, ce dernier se transforme en Confédération européenne des syndicats libres. Quatre ans plus tard, il prendra le nom de CES, reconnue par l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et même l’Association européenne de libre-échange comme la seule organisation syndicale interprofessionnelle européenne représentative. Son objectif est de promouvoir le modèle social européen et d’œuvrer au développement d’une Europe unifiée de paix et de stabilité au sein de laquelle les travailleurs et leurs familles peuvent pleinement profiter des droits humains et civils et de hauts niveaux de vie. La CES définit le modèle social européen comme combinant une croissance économique soutenable accompagnée de niveaux de vie et de travail en hausse constante, y compris le plein emploi, la protection sociale, l’égalité des chances, des emplois de bonne qualité, l’inclusion sociale et un processus de prise de décisions politiques qui implique pleinement la participation des citoyens.

Le BIT

Les 10 et 11 juillet, le Tour passera par la Suisse. C’est à Genève que le BIT (Bureau international du travail), fondé le 11 avril 1919, est aujourd’hui installé. Ce n’est pas un hasard car la Suisse est un pays neutre. Le BIT est le secrétariat permanent de l’OIT (Organisation internationale du travail). Il sert de quartier général à l’ensemble des activités de l’Organisation, qu’il met en œuvre sous le contrôle du conseil d’administration et sous l’autorité du directeur général. Ce dernier, Guy Ryder, un grand ami de Force Ouvrière, élu en 2012, sera remplacé le 1er octobre 2022 par le Togolais Gilbert F. Houngbo.

Vaincre la misère et les inégalités, mettre fin à l’exploitation, dénoncer la tyrannie et l’oppression, combattre les forces de guerre et d’agression pour un monde de paix et de justice sociale, telle était, déjà en 1949, l’aspiration du mouvement syndical. Elle demeure aujourd’hui notre engagement.

L’OIT a été fondée à la suite du traité de Versailles pour poursuivre une vision basée sur le principe qu’il ne saurait y avoir une paix universelle et durable sans un traitement décent des travailleurs. En 1946, elle devient la première agence spécialisée des Nations unies dotée d’une structure tripartite qui réunit sur un pied d’égalité les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs (les syndicats) pour débattre des questions relatives au travail et à la politique sociale.

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération