Au bord de l’implosion et proche de la rupture à plusieurs reprises, l’ensemble du monde hospitalier attendait avec un mélange d’impatience et d’exaspération les annonces du Président de la République lors de son déplacement vendredi à Gonesse. Celui-ci, bien en amont de la fin des discussions du CNR (Comité National de la Refondation), devant la situation dramatique, se devait de faire des annonces. La Fédération FO-SPS et bon nombre d’agents hospitaliers étaient, quant à eux, dans l’attente d’un changement radical de politique de santé et notamment de perspectives pour un secteur dans la plus grande souffrance, en témoignent les nombreux mouvements de grève et les arrêts maladie au regard de l’épuisement des personnels. Le ministre de la Santé et de la Prévention le jour précédent les vœux du Président au monde de la Santé, interpellé par la Fédération FO, appelait de ses vœux un grand plan Marshall pour l’hôpital.
Force est de constater qu’aucun plan d’envergure, susceptible d’améliorer la situation, n’a été annoncé. Au contraire, les hospitaliers se sentent une fois de plus abandonnés et trahis par un exécutif dont les mesures annoncées ne correspondent pas aux besoins réels de leur quotidien. Une fois de plus, aucune annonce de création de postes d’infirmier, ou d’aide-soignant, aucune mesure pour faire revenir les paramédicaux qui ont quitté l’hôpital, aucune mesure qui donnerait des perspectives d’amélioration des conditions de travail, comme le fait de prévoir des ratios soignants / soignés dans les services.
Une fois de plus le discours de la technostructure dont l’influence transpire dans le discours du Président est très éloigné de la réalité de terrain. D’après eux, la mauvaise organisation du travail à l’hôpital et la gouvernance seraient les maux qui, s’ils étaient corrigés, rendraient de meilleures conditions de travail et de prise en charge des patients !! Quelle honte de s’entendre dire cela, notamment par ceux qui toute l’année ne sont pas au contact des malades, ne connaissent l’hôpital qu’au travers des mots. Ils démontrent ainsi qu’ils sont très éloignés des difficultés que les personnels rencontrent au quotidien par le manque de lits, le rappel à la maison des personnels…, ils feignent de proposer des solutions alors que depuis des années, ils ont œuvré pour que l’hôpital soit à l’agonie ! On prend les mêmes et on continue !?
Le Président a fustigé les 35 heures, en oubliant sciemment que lors de leur mise en place en 2002 il fallait créer 75 000 postes dans la FPH pour compenser le temps de travail, et que simplement 7500 ont été créés à l’époque. Les heures supplémentaires et les heures bloquées ou déjà payées des comptes épargne temps sont le résultat du travail que les agents effectuent pour assurer la continuité des soins.
Par ailleurs, au lieu de prendre de véritables mesures de reconnaissance de la pénibilité du travail à l’hôpital, le gouvernement va rallonger le temps de travail des personnels hospitaliers de 2 ans par sa contre-réforme des retraites !
Devant ce constat, la Fédération FO-SPS appelle ses syndicats à préparer la riposte, pour exiger l’abandon du projet de contre-réforme des retraites et obtenir des moyens à la hauteur des besoins de l’hôpital public.
Dans ce contexte, la Fédération FO-SPS branche Santé maintient son préavis de grève et demande à l’ensemble de ses syndicats d’organiser des assemblées générales, afin de se préparer à répondre aux futurs appels à la grève et manifestations qui seront organisées par les organisations syndicales.