Une conférence de presse en attendant la croissance

Société par Mathieu Lapprand

Dans une rentrée tumultueuse, la quatrième Conférence de Presse de rentrée de François Hollande aurait pu permettre de tirer le bilan des deux premières années de son mandat et de fixer un nouveau cap. Las, la conférence aura permis d’apprendre qu’il n’était « pas facile » d’assumer les responsabilités de Président et que ce dernier « espérait » des résultats « avant 2017 ».

« Pour être franc, je l’ai trouvé un peu plombant » a considéré Jean-Claude Mailly sur les antennes de RTL peu après la fin de la quatrième Conférence de presse présidentielle. Et de fait, l’annonce d’une intervention militaire internationale en Irak mise à part, aucune nouveauté, évolution ou changement de politique n’aura été évoquée lors de ce laborieux exercice d’autojustification.

Le pari de Hollande : le coût du travail contre la flexibilité budgétaire

Alors que les politiques d’austérité contractent l’activité, comme FO n’a eu de cesse d’en avertir les pouvoirs publics, la plupart des indicateurs économiques marquent le pas. C’est pourquoi le Secrétaire général de FO a regretté l’absence « de nouveauté dans les annonces du président de la République ». Au contraire, le Président a estimé « irrévocable » sa politique de cadeaux aux entreprises. Jean-Claude Mailly estime, en outre, qu’au niveau européen l’Allemagne n’a pas encore acté le report par la France de ses obligations de réduction des déficits publics : « Ce n’est pas gagné, entre nous, l’Allemagne n’a pas encore dit “oui ” ».

Alors que le Président de la République semble vouloir utiliser les abattements de cotisations sociales octroyés aux entreprises comme une contrepartie pour négocier avec l’Europe plus de flexibilité budgétaire, le Secrétaire Général de FO constate : « C’est une négociation quand même curieuse. Moi, j’ai toujours appris que, quand on négocie, on ne met pas un genou à terre avant. »

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante