Mise à jour le 24/10 : la mobilisation a payé. La grève a été levée suite à un accord trouvé avec la direction.
Parce que leurs salaires ne sont pas au niveau de ceux des salariés des autres compagnies, filiales de la SNCF ou de la RATP, les salariés de Keolis Meyer ont décidé de se mettre en grève depuis le 13 octobre pour revendiquer une augmentation des leurs. Nous avons les salaires les plus bas par rapport aux autres entreprises, pour le même travail
, dénonce Anis Rafa, délégué FO. On demande uniquement d’être alignés sur les autres
. Et de rajouter : le différentiel de 15% en notre défaveur n’est aucunement justifié
.
Entre les problèmes de fin de mois pour remplir le frigo et les pressions quotidiennes, tout était réuni pour que le mécontentement se fasse entendre. Avec des pointes à 80% de salariés en grève qui touche d’autres secteurs de l’entreprise, le mouvement s’est durci devant la surdité des employeurs qui refusaient de répondre aux revendications ou de tout simplement répondre aux organisations syndicales pour débloquer la situation. Trois jours sans réponse qui reflètent un dialogue social difficile voire inexistant dans l’entreprise.
C’est dans ce contexte tendu que les salariés venant travailler ont trouvé les grilles du dépôt fermées par un cadenas.
Sous la pluie, le piquet de grève est constant et les salariés se relaient pour assurer une présence forte pour démontrer leur détermination. Loin de décourager la mobilisation, celle-ci s’amplifie et touche même l’encadrement. Si bien qu’aucun bus ne circule sur les lignes du réseau desservant un grand nombre de villes de l’Essonne.
Les représentants syndicaux espèrent toutefois que la direction générale de Keolis intervienne maintenant rapidement pour débloquer cette situation préjudiciable. Ce qui semblait être le cas puisqu’elle vient d’annoncer une nouvelle réunion tout en campant sur ses positions. A-t-elle une volonté de trouver « une issue favorable pour rétablir l’offre auprès des habitants du territoire ». Pour rappel, Keolis transporte plus de 8 millions de voyageurs par an.
Toutefois, selon les représentants syndicaux, la proposition d’une augmentation de 3 % à partir de janvier ne répond pas aux exigences. Ils demandent pour leur part une augmentation immédiate de 3% ainsi qu’une prime. Ils seront toutefois présents aussi aux négociations annuelles obligatoires (NAO), prévues en janvier.
L’augmentation de salaires n’est pas le seul sujet qui préoccupe les salariés. La fusion avec une autre entreprise en août 2023, la contestation de la convention collective de rattachement moins-disante à laquelle ils sont actuellement rattachés, le calcul et le paiement des salaires en temps et en heure et les conséquences des appels d’offre, sont dans tous les esprits.
Autre sujet de préoccupation, les salariés de Keolis Meyer se retrouveront sans représentant entre janvier et août, si les mandats ne sont pas prolongés.
Pour Force ouvrière, bas salaires et conditions travail difficiles expliquent logiquement la pénurie de chauffeurs et les difficultés à recruter.