E n Angleterre, en Grèce, et même en Irlande, qui a été la première à confiner de nouveau sa population le 29 octobre, les écoles maternelles et primaires sont cette fois restées ouvertes.
En Espagne, le gouvernement a écarté d’emblée un confinement à domicile, se contentant d’un couvre-feu modulable selon les régions. En Italie, seules les « zones rouges » ont été soumises à un confinement total, ce qui concerne 16 millions d’Italiens (sur 60 millions). La Russie a aussi évité un nouveau confinement d’ampleur, préférant des mesures plus ciblées, comme le confinement conseillé aux plus de 65 ans ou l’obligation pour les entreprises d’avoir 30 % du personnel en télétravail.
Outre-Atlantique, alors que Donald
Trump est toujours au pouvoir, Joe Biden, avec pour l’instant le statut de président élu des États-Unis, s’est défendu de prévoir un confinement généralisé. Seules les écoles de New York ont refermé leurs portes à partir du 18 novembre et si le maire de Chicago a appelé ses habitants à rester chez eux sauf pour des déplacements essentiels, dont l’école et le travail, il a immédiatement souligné par tweet qu’il ne s’agissait que d’une recommandation.
Une pandémie d’inégalités
Partout, à des degrés divers, la question des conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire se pose avec une acuité croissante. Une étude publiée fin octobre par la Confédération européenne des syndicats (CES) révèle que, sans une extension des mesures d’urgence de soutien à l’emploi prises au niveau européen et national, le chômage pourrait pratiquement doubler dans l’Union européenne et affecter 30 millions de personnes.
Mais la question de la soutenabilité des finances publiques resurgit déjà. En novembre, le Fonds monétaire international (FMI), dans son dernier rapport sur la France, évoquant un rebond de l’économie en 2022 ou 2023, avertit : Un effort d’assainissement en dépenses sera [alors] nécessaire pour placer la dette sur une trajectoire descendante.
La Confédération syndicale internationale (CSI), elle, alerte sur une pandémie d’inégalités
, relevant que la richesse des vingt-cinq plus grands milliardaires avait déjà augmenté de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai.
En Amérique latine, où 50 % de la population vit du travail informel, la crise sanitaire pourrait faire basculer 45 millions de personnes dans la pauvreté, estime l’ONU. L’un des pays les plus touchés serait le Mexique du fait de la quasi-absence d’aides publiques, indique une étude de l’économiste argentine Nora Lustig, citée par The Economist. Dans les pays où les aides sont plus conséquentes, leur niveau reste tout de même trop faible pour faire face durablement. De plus, les classes moyennes inférieures n’en bénéficient pas. Le gouvernement brésilien verse ainsi depuis cinq mois une allocation d’urgence de 107 dollars par mois à 53 millions de personnes, sur une population totale d’environ 210 millions d’habitants. Au Chili, l’un des pays au monde les plus touchés par la pandémie, le PIB s’est effondré de 14,1 % au premier trimestre et plus de 1,8 million d’emplois ont été détruits, l’équivalent de ce que nous avions généré ces dix dernières années
, a indiqué le président Sebastian Piñera.