Vosges : FO relève les défis et progresse pour mieux combattre

Congrès d’UD par Evelyne Salamero, Yves Veyrier

Ils étaient 230 militants à participer au 30e congrès de l’Union départementale FO des Vosges le 28 juin à Saint-Dié-des-Vosges, cette ville lorraine qui a vu naître Jules Ferry, père des lois rendant l’école gratuite, laïque et obligatoire, comme l’a rappelé le secrétaire général départemental Franck Pattin dans son discours de bienvenue. Quarante-cinq syndicats étaient représentés et les travaux étaient présidés par le secrétaire général de la confédération FO, Yves Veyrier.

Depuis que certains ont décidé de réécrire une partie du code du travail, les occasions ne manquent pas de mettre en garde les camarades, pour éviter les pièges ne serait-ce que dans le cadre des élections des CSE, dans la négociation des protocoles, la composition des listes, les règles de désignation… La tâche est ardue et les moyens modestes. Mais notre union départementale relève le défi, depuis quelques années elle a repris sa place, elle débat, se positionne, s’exprime se mobilise et mobilise, s’est félicité Franck Pattin (réélu secrétaire général), en présentant le rapport d’activité (voté à l’unanimité).

Une entreprise qui ferme c’est aussi, souvent, un syndicat qui s’éteint…

La situation de l’emploi du département, dépourvu de très grandes entreprises et dont le taux de chômage se situait encore au-dessus de la moyenne nationale fin 2018, rend la tâche des militants plus difficile encore.

Dans l’agro-alimentaire, la métallurgie, le textile, la grande distribution, l’industrie papetière… Les PSE se multiplient, parfois à la suite d’une délocalisation comme dans le cas de l’entreprise américaine Viskase qui fabrique des boyaux en cellulose pour l’industrie de la transformation des viandes. Alors que son usine vosgienne tournait à plein régime, la direction a décidé de transférer une partie de sa production en Pologne, ce qui a entraîné la suppression de 92 emplois. Plusieurs entreprises ont fermé, ou presque. Dans ces entreprises ou parfois nous étions majoritaires, les syndicats se sont éteints a relevé Franck Pattin.

… Mais la détermination reste intacte

Mais, malgré ce contexte difficile, a- t-il aussi souligné, avec notre – votre – détermination, notre union départementale consolide son nombre d’adhérents et même progresse.

De nouveaux syndicats ont en effet été créés, dont les responsables étaient d’ailleurs présents à ce congrès, leur premier congrès. La détermination porte aussi ses fruits au moment des élections professionnelles, comme chez Trane (fabricant de ventilateurs et climatiseurs industriels, métallurgie) ou FO est redevenue majoritaire avec 53% des voix.

Un an de bilan social : en marche arrière toute

Une détermination que l’on retrouve dans la résolution générale adoptée à l’unanimité. Constatant qu’après les attaques portées sur le droit du travail par la loi El Khomri et les ordonnances Macron, le gouvernement continue à avancer ses contre-réformes, les congressistes ont fait le bilan social détaillé de l’année passée. Sous le titre « un an de bilan social : en marche arrière toute », ils ont analysé les conséquences et les dangers de toutes les contre-réformes, passées, en cours et en prévision, notamment celles de la Fonction publique et du système de retraite.

Il ne fait aucun doute que le gouvernement poursuit sa politique de destruction des acquis sociaux, ont-ils résumé ensuite, ajoutant : A toute opposition, il répond par la répression. Cette répression le congrès la condamne, de même que les outils législatifs qui la mettent en œuvre. Le congrès dénonce plus particulièrement les restrictions de la liberté de manifester contenues dans la loi dite anti-casseurs qui réprime manifestants et syndicalistes !

Le rassemblement du 21 septembre : un point d’appui pour construire la mobilisation des travailleurs

Dans ce contexte, les syndicats FO des Vosges ont décidé de s’inscrire entièrement dans le rassemblement d’ampleur nationale du 21 septembre prochain à Paris qui doit être un point d’appui pour construire la mobilisation des travailleurs. L’objectif, ont-ils souligné, est de permettre la réussite de la grève interprofessionnelle pour un blocage économique du pays, seule réponse à ces offensives destructives de nos droits.

Et de conclure : Nous sommes sortis du congrès confédéral de Lille avec une ligne claire : celle de la revendication et de la résistance, celle de la grève interprofessionnelle. Et c’est cette ligne que nous maintiendrons au sortir de ce congrès comme feuille de route, (et qui sera) notre mandat jusqu’au prochain congrès.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

Yves Veyrier Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière