Votation : 92 %, des 704 129 participants à ce jour, contre la loi Travail

Scrutin par Clarisse Josselin

Remise des résultats partiels de la votation citoyenne contre le projet de loi Travail, le 28 juin 2016, par Frédéric Souillot et Didier Porte, Secrétaires confédéraux de FO. Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0
Article publié dans l’action Dossier Loi Travail

Plus de 700 000 personnes ont participé à la votation citoyenne sur le projet de loi Travail organisée par les organisations syndicales et de jeunesse. Près de 92 % des votants se sont exprimés en faveur du retrait du texte. Ces résultats ont été remis le 28 juin à l’Elysée par une délégation des organisations.

C’est avec des dizaines de cartons, dont certains transportés sur des diables, qu’une délégation des organisations syndicales et de jeunesse opposées au projet de loi Travail (FO, CGT, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) se sont rendues le 28 juin à l’Hôtel de Marigny, une annexe de l’Elysée.

Avant de battre le pavé pour la onzième journée de mobilisation, elles ont remis au conseiller social du président de la République, Michel Yahiel, les résultats de la votation citoyenne portant sur le retrait de la loi Travail. Selon leur décompte officiel, 704 129 personnes ont participé au vote, dans 15 796 bureaux. Près de 92 % d’entre elles se sont prononcées en faveur du retrait et 8 % contre.

Un exercice de démocratie en réponse au 49-3

La votation citoyenne avait été lancée fin mai. « Nous avons atteint notre objectif, élargir l’expression des salariés, surtout pour ceux qui ne peuvent pas venir manifester », explique Didier Porte, secrétaire confédéral FO. Ce scrutin était aussi un pendant à l’utilisation du 49-3 à l’Assemblée nationale, afin que s’exerce la démocratie.



Des urnes ont été installées dans les entreprises, les administrations et les lieux d’études. Des votes ponctuels ont aussi été organisés sur les marchés, dans les gares ou devant les mairies. Ce scrutin, s’il n’a qu’une valeur symbolique, confirme que les Français restent largement opposés au projet de loi. « Ils ont conscience de la gravité de la situation », poursuit Didier Porte.

François Hollande « très occupé »

L’entrevue avec Michel Yahiel n’a duré que dix minutes. « Nous lui avons rappelé le silence assourdissant de François Hollande depuis notre courrier du 20 mai, relate Didier porte. Il nous a assuré que ce n’était pas du mépris mais que le président de la République était très occupé. »

Forts du soutien des citoyens, les organisations comptent bien maintenir la pression contre le gouvernement. Le Premier ministre et la ministre du Travail recevront les organisations syndicales et patronales en bilatérales à Matignon les 29 et 30 juin.



« Manuel Valls, qui jusqu’à présent refuse de bouger, doit nous entendre, poursuit Didier Porte. Nous en sommes à la onzième manifestation et elle est toujours fournie, 60 % des organisations syndicales s’opposent à la loi travail, l’opinion publique reste mobilisée. Rien ne justifie de laisser en l’état le projet de loi. Et nous n’accepterons pas un second 49-3 à l’Assemblée nationale le 5 juillet. »

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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