Trois mois de mobilisation depuis le 6 septembre, six journées de grève… C’est un fait rare chez Worldline. Les salariés français (4 000 personnes) de ce groupe de paiement en ligne, continuent de lutter pour décrocher des hausses de salaires, et d’autant face à l’inflation toujours forte. Dernières actions en date : une grève le 25 novembre à l’occasion du Black Friday et le 28 novembre pour le Cyber Monday, deux journées de soldes où l’activité explose sur les plateformes de paiement. Ces deux grèves ont réuni environ 540 grévistes à Seclin près de Lille, Paris ou Blois, indique Pascal Régnier, DSC FO Worldline. En outre, une pétition en ligne affichait 1 142 signatures fin novembre, soit un quart des effectifs. Beaucoup de salariés nous soutiennent. Worldline se porte bien, mais les salaires des informaticiens chez nous restent 30 % en dessous du marché
explique-t-il.
L’intersyndicale dont fait partie FO demande toujours 150 euros brut d’augmentation générale pour 2022, notamment pour faire face à l’inflation galopante. Et 100 euros de plus pour 2023. L’entreprise a réalisé une marge de 25 % en 2021 selon les syndicats. Et elle annonce une croissance de 12,6 % de son chiffre d’affaires au premier semestre 2022. Mais les salariés ne voient pour l’instant aucun retour...
Négociations au point mort
La mobilisation a conduit Worldline France à ouvrir début novembre des négociations anticipées sur les NAO de 2023. Problème : la direction propose 0,98 % d’augmentation générale et 3 % au titre des mesures individuelles au 1er Janvier 2023. Elle campe fermement sur sa position, évoquant des perspectives incertaines, la flambée du coût de l’énergie
raconte Pascal Régnier. Les syndicats rejettent cette proposition : En matière d’augmentation générale, cela correspondrait à une hausse de 40 euros par salariés, comme en 2021. C’est très loin de nos revendications. Nous n’avons pas été écoutés !
, s’offusque le DCS. FO fustige aussi une prime de partage de la valeur (ex prime Macron) de 1 600 euros proposée par Worldline…, mais conditionnée aux résultats de l’entreprise. Cette prime est censée compenser l’absence d’intéressement en 2022, l’accord ayant été rejeté par les syndicats, qui demandent 2 500 euros pour tous.
Le bras de fer se poursuit donc. L’intersyndicale envisage d’autres actions, dont peut-être une nouvelle grève lors des soldes, en janvier 2023.