Air France : FO combat le sabordage des emplois

InFO militante par L’inFO militante, Michel Pourcelot

© Laurent GRANDGUILLOT/REA

La douloureuse restructuration du groupe Air France-KLM va du côté français impacter sévèrement le court-courrier et tout spécialement les personnels au sol. FO Air France s’oppose aux mobilités contraintes prévues par le plan de départs volontaires (PDV).

Alors que les négociations sur le PSE, ou plus exactement sur le « plan de sauvegarde de l’emploi intégrant un plan de départs volontaires Personnel au sol », sont sur le point de s’achever, FO Air France, premier syndicat de la compagnie, a alerté : ce PDV-PSE [plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi. NDLR] revêt un caractère bien particulier car il peut se traduire par des mobilités contraintes et des licenciements pour les collègues du court-courrier. FO refuse ce scénario. Le syndicat n’a cessé de batailler pour l’infléchir en ayant des propositions concrètes pour le maintien des salariés dans leur bassin d’emploi.

Le réseau domestique rétrécit

Car, comme le souligne Christophe Malloggi, secrétaire général de FO Air France, c’est le court-courrier, dont notamment le personnel au sol, qui va faire les frais de ce plan de suppressions d’emplois annoncé officiellement le 3 juillet dernier, soit plus de 7 500 postes d’ici à la fin 2022.

Dans le cadre de sa « transformation », Air France a déjà commencé à réorganiser son réseau domestique en transférant à sa filiale de vols low cost Transavia une grande partie de son activité ainsi que de celle de HOP !, cette dernière étant spécialement impactée avec la perte de près de la moitié de ses effectifs dans le cadre d’un PSE-PDV. Un PDV d’ailleurs tellement attrayant que l’on s’oriente tout droit vers un PSE. Il y a des propositions de transfert vers Air France mais sans l’ancienneté, le grade et le salaire ! Pour 20 ans d’ancienneté, ça revient à diviser par deux les revenus !, s’était récemment indignée la déléguée syndicale FO chez Hop !, Séverine Pellaudin.

Mobilité contrainte ou licenciement

De même, cette réorganisation du réseau domestique d’Air France va aussi poser le problème de la mobilité contrainte dans son secteur du court-courrier : dans le projet d’accord, il est proposé un emploi dans le groupe qui, s’il est refusé, entrainera le licenciement. Or, les personnels concernés, qui ne sont plus tout jeunes et sont installés en province, pourront difficilement se transplanter ailleurs, comme à Roissy par exemple, dénonce Christophe Malloggi. Il souligne qu’une nouvelle fois les personnels au sol sont les parents pauvres d’Air France. Pour le militant, le coronavirus n’a fait qu’accélérer des plans déjà préparés, ce qu’a d’ailleurs concédé récemment la direction générale.

FO Air France rappelle ses revendications

Dès la semaine prochaine vont démarrer les négociations sur l’activité partielle de longue durée (APLD). Pour FO Air France, il faut qu’elle soit conditionnée à un maintien de l’emploi et que les pertes de salaire, surtout les plus bas, soient compensées.

Concernant les accords catégoriels, le syndicat demande une « totale transparence ». Il s’inquiète également de la fermeture de lignes aériennes en concurrence avec le TGV, demandée par dans le cadre des prêts garantis de l’État (PEG) accordés à Air France, qui représente une réelle menace sur les emplois. FO Air France remarque également qu’il aura fallu attendre jusqu’à maintenant pour qu’un ministre des Transports déclare enfin, le 16 septembre, que KLM a tiré « plus d’avantages » qu’Air France dans l’alliance entre les deux, ce que le syndicat dénonce depuis longtemps.

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante