Casse sociale sans précédent dans la filière automobile française : FO Métaux tire la sonnette d’alarme

Emploi et Salaires par FO Métaux

© Bruno ARBESU/REA

Communiqué de FO Métaux

FO Métaux demande un rendez-vous en urgence avec le ministre Bruno Le Maire.

Les 300 délégués FO réunis début septembre à Saint-Saulve (59) pour la conférence nationale de l’automobile représentant toute la filière automobile, à savoir les constructeurs (auto, PL, bus), les équipementiers et les services de l’automobile sont unanimes : les orientations des politiques publiques sont éloignées de la réalité et auront des répercussions dramatiques sur l’emploi. Elles menacent dès à présent les territoires déjà meurtris par la désindustrialisation.

Si la transition écologique est une nécessité et une urgence, elle ne se décrète pas. Alors qu’une véritable chasse aux moteurs thermiques, notamment le diesel, est lancée, aucune alternative pérenne et efficace n’est envisageable à court terme. De plus, l’émission de CO2 sur un véhicule essence est plus importante que sur un véhicule diesel et aujourd’hui personne ne peut nous garantir qu’un véhicule 100 % électrique soit 100 % zéro émission de CO2, bien au contraire. L’industrie a ses contraintes, particulièrement le temps indispensable pour la recherche et développement. Concrètement, si le gouvernement persiste et s’entête, il va conduire le secteur automobile dans une impasse. Cela se traduira par la destruction de milliers d’emplois dans les prochains mois.

Syndicat historique de la métallurgie et incontournable dans l’industrie automobile, FO Métaux demande au gouvernement de nous associer activement aux travaux sur l’étude pour l’obtention de la vignette Crit’Air 1 pour les nouveaux véhicules diesel. Ce travail de fond doit être mené en collaboration avec les partenaires sociaux et les professionnels du secteur.

FO Métaux s’interroge et déplore les distorsions de concurrence qui résultent de l’absence d’harmonisation des règles entre les pays, y compris au sein de l’Union Européenne. Il est incompréhensible que des constructeurs allemands, anglais et américains puissent avoir des taux de rejet d’émissions supérieurs aux constructeurs français, et ce par le seul fait du poids excessif de la gamme de leurs véhicules. Au-delà des contraintes environnementales qui impacteront significativement les volumes de production et l’emploi de nos sites français, les récentes décisions arbitraires des affectations à fort volumes des nouveaux modèles Peugeot 208 au Maroc et de la 2008 en Espagne, au détriment des usines de l’Hexagone, présagent d’un avenir plus qu’incertain pour l’activité et l’emploi pour l’ensemble de la filière automobile.

Pour FO Métaux, il y a urgence. Le gouvernement doit intervenir au plus vite pour trouver des mesures d’accompagnement pour une filière qui a tant contribué, depuis des dizaines d’années, au commerce extérieur de la France. Si l’enjeu est économique et social, FO Métaux alerte aussi sur le coût environnemental des véhicules électriques et leur empreinte sur notre planète. Il est indispensable de prendre le temps nécessaire pour en évaluer l’impact. Le respect de l’environnement doit se faire avec l’industrie et non contre l’industrie !

Compte tenu des enjeux et de l’ampleur de la casse sociale annoncée, FO Métaux demande un rendez-vous en urgence avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour évoquer l’emploi et la compétitivité de la filière automobile française.

FO Métaux Métallurgie