Conditions de travail : le combat de FO chez Carrefour Supply Chain

Logistique par Clarisse Josselin

Malgré un nombre élevé d’accidents du travail, une réorganisation imminente et la mise en place de nouvelles technologies, les élus du CHSCT de l’entrepôt d’Aire-sur-la-Lys (62) dénoncent l’absence de consultation par la direction.

« Nous avons plus d’accidents du travail que dans le BTP, dénonce Christophe Grossier, secrétaire FO du comité d’entreprise, s’appuyant sur un rapport d’expertise rendu en 2013. Il faut imaginer beaucoup de personnes circulant dans le bruit et le froid et répondant à des instructions par casque vocal, elles se rentrent dedans. »

Les 300 salariés de l’entrepôt et une centaine d’intérimaires, qui livrent en produits frais près de 500 petites et moyennes surfaces Carrefour du nord de la France, travaillent à flux tendu. Les conditions de travail risquent encore de se détériorer avec une réorganisation prévue à partir de juin sur ce site pilote.

Craintes pour l’emploi

La zone de livraison sera réduite géographiquement, mais elle intégrera désormais les hypermarchés, dont le mode de fonctionnement est différent. Un nouveau process avec « bague de flashage » pour 80 % de l’activité doit être mis en place. Pour FO, cet outil, actuellement en test, est inadapté (voir ci-dessous).

« La direction ne nous consulte ni sur la réorganisation, ni sur ces bagues et elle n’a toujours pas mis en place les préconisations de l’expertise de 2013, poursuit Philippe Pauchet, secrétaire FO du CHSCT. Nous allons demander une nouvelle expertise sur ces deux points et aller au tribunal pour les nombreuses entraves. »

Les élus s’inquiètent aussi de la baisse de 19 % des volumes à traiter, prévue par la réorganisation. Si la direction garantit les emplois en CDI, des craintes pèsent sur l’emploi des intérimaires. -

Zoom : La bague de flashage
Ce gros anneau surmonté d’un lecteur de code-barres prend deux doigts de la main. « Ça gêne pour manipuler les produits et par 3°C, même avec des gants, les doigts s’engourdissent, dénoncent les élus FO. C’est un outil prévu pour du contrôle, pas pour des préparations sept heures d’affilée. » La bague, qui devait être en test pour trois semaines, l’est depuis dix mois. « La plupart des salariés refusent de s’en servir, poursuivent-ils. Seuls les intérimaires acceptent, par peur de perdre leur emploi. »

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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