Congrès de la CSI à Melbourne : Il n’y aura pas de croissance durable sans justice sociale 

International par Branislav Rugani, Secteur International Europe

Photos : Secteur international

FO au congrès de la CSI à Melbourne : interventions du secrétaire confédéral au Secteur International-Europe. Retour en quelques extraits, classés par thème, sur le discours général prononcé par Branislav Rugani et sa déclaration consacrée à la transition climatique.

Solidarité internationale : le message de FO

Je ne peux pas commencer mon propos sans évoquer l’actualité immédiate : les horreurs de la guerre en Ukraine comme ailleurs (...). Même si nos appels sont sans doute bien impuissants, je veux réitérer ici mon appel à la paix immédiate et au cessez-le-feu. (...) Comme je veux saluer le courage de toutes celles et tous ceux qui, en Russie ou en Biélorussie, protestent en ce moment contre la guerre qui ébranle l’Europe. L’entête du manifeste de la Confédération internationale des syndicats libres à sa fondation, en 1949, résonne plus que jamais : Pour le pain, pour la paix, pour la liberté !. Ce slogan résonne partout où la liberté syndicale est menacée ou piétinée : en Biélorussie, à Hong Kong, en Afghanistan, en Birmanie, en Iran, et sans doute ailleurs… où des camarades sont menacés ou emprisonnés. C’est dans ces temps de crise que le multilatéralisme, basé sur des règles et des droits, doit perdurer et que la mission de chef de file de la régulation sociale au niveau mondial de l’Organisation internationale du travail doit être plus que jamais rappelée et défendue. 

Le partage des richesses : une urgence !

 Le dialogue social et la négociation collective, notamment en défense de la santé et sécurité au travail, ont démontré une nouvelle fois qu’ils restaient des outils nécessaires en temps de crise. En réaction à la hausse des prix de l’énergie, les appels à la sobriété se sont multipliés, le président français allant jusqu’à appeler à la fin de l’insouciance et de l’abondance ! Pourtant, cela fait bien longtemps que, pour les travailleurs, l’abondance et l’insouciance ne sont plus d’actualité. Nous bataillons chaque jour face à une inflation galopante, par la négociation collective et par la grève quand c’est nécessaire ! Pour obtenir des augmentations de salaires, pour maintenir notre pouvoir d’achat, pour obtenir de meilleurs emplois. Il est grand temps que les travailleurs obtiennent leur juste part des gains de la croissance, car il n’y aura pas de croissance durable sans justice sociale ! Et la seule abondance et insouciance que nous voyons aujourd’hui, c’est celle des multinationales et des actionnaires, c’est celle du monde dérégulé de la finance ! Retournons au mandat originel du G20 pour mieux réglementer le monde de la finance, défendons haut et fort des normes juridiquement contraignantes pour responsabiliser les chaînes d’approvisionnement à travers le devoir de vigilance et le traité contraignant des Nations unies pour les multinationales ! Continuons de lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscales, qui ne cessent d’assombrir chaque jour la perspective de services publics de qualité et accessibles pour tous ! 

Le combat syndical sur tous les terrains

 Nous bataillons chaque jour pour que l’inflation, la récession qui se profile ne viennent pas servir de prétexte au retour des politiques d’austérité, de réformes structurelles et de déréglementation. Nous bataillons chaque jour pour préserver nos services publics, notre modèle social. Nous préparons de nouvelles mobilisations pour sauver nos retraites, menacées par un énième projet de réforme qui entend nous faire travailler plus longtemps en reculant une nouvelle fois l’âge légal de départ. Ces combats, ce sont les combats de nous tous ! Pour les gagner, nous devons nous organiser pour renforcer nos syndicats, renforcer le pouvoir des travailleurs et des travailleuses, renforcer la justice sociale, œuvrer pour la solidarité syndicale au niveau international et préserver nos conquêtes sociales !

La question sociale au cœur de la transition climatique

 Pour contribuer à une transition juste, nous nous battons pour que les activités des entreprises multinationales, tout au long de leurs chaînes de valeur, soient encadrées et qu’elles puissent être tenues responsables lorsque leurs activités conduisent non seulement à la violation des droits des travailleurs mais également à la destruction de l’environnement, bien souvent aux conséquences terribles pour la santé publique. Nous militons avec la CSI pour l’adoption de réglementations contraignantes sur les entreprises multinationales en soutenant notamment l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant sur les entreprises et les droits de l’Homme par les Nations unies. (...) Force Ouvrière le rappelle, les transitions justes doivent se faire avec les travailleurs ou elles ne se feront pas : des millions d’emplois sont aujourd’hui menacés à travers le monde, dans de nombreux secteurs (...). Le secteur automobile est, en Europe et partout dans le monde, l’un des plus affectés. (...) FO défend le développement par le dialogue social à tous les niveaux d’une réelle stratégie industrielle porteuse d’emplois de qualité, appuyée par des aides publiques conditionnées au maintien ou à la création d’emplois, au respect du droit du travail et des conventions collectives ou encore à la régularité fiscale. (...) Il est temps de donner toute sa place dans l’accord social à la transition climatique juste.

Extraits du discours de Branislav Rugani au congrès de la CSI

Branislav Rugani Secrétaire confédéral au Secteur International Europe

Secteur International Europe Le secteur International Europe est chargé de la coordination des relations internationales de la Confédération et de sa représentation au niveau international.