Contrats aidés : l’État assèche le territoire

Revue de presse par Michel Pourcelot

© Marta NASCIMENTO/REA

Après la baisse des dotations de l’État, le gouvernement a annoncé celle des contrats aidés. Une décision abondamment commentée par la presse, notamment régionale. Aperçus.

La Voix du Nord
Jugés coûteux et inefficaces par le gouvernement, les contrats aidés vont être supprimés. Mais quelles conséquences pour les communes ? À Dunkerque, la note se chiffre en millions [...]. L’équipe municipale s’inquiète de l’effet cumulatif de plusieurs annonces : fin des contrats aidés, poursuite de la baisse des dotations de l’État et suppression de la taxe d’habitation. Un véritable assèchement lancé pendant l’été qui épuise les ressources humaines. La fin des contrats aidés représentera déjà la perte de 22 agents au 1er janvier 2018 dans les écoles (surtout pour les fonctions de nettoyage et pour le plan de déplacement scolaire). Heureusement l’Éducation nationale a été « sanctuarisée ».

Le Dauphiné
Pourtant le blé en herbe est menacé dans sa croissance. À Sainte-Croix, dans la Drôme, l’école de la petite commune de 100 habitants du Diois en danger à cause de la suppression de ses deux emplois aidés est toujours bloquée. Ces deux personnes assistaient l’instituteur de cette école à classe unique (dix-huit élèves de la grande section de maternelle au CM2) et assuraient surtout la garderie le matin et le soir et géraient les repas du midi. La commune n’a pas les moyens de financer seule ces deux emplois. Il nous faudrait 30 000 euros, c’est impossible, déplore la maire Claude Poncet. Depuis lundi, l’instituteur de l’école de Sainte-Croix est présent mais sa classe est vide. Heureusement le gouvernement n’a pas encore appliqué le dédoublement de classe.

La Dépêche
Dans le Tarn-et-Garonne, les questions ont laissé place à une forte inquiétude et à des premières décisions douloureuses dans le dossier de la baisse des contrats aidés décidée par le gouvernement. Communes, associations et même commerçants sont déjà touchés. C’est une quasi levée de boucliers qui se fait jour en cette rentrée. L’affaire n’est pas neutre. Selon nos informations, la création d’emplois aidés dans le Tarn-et-Garonne a été de 2218 en 2016, et de 884 pour le seul premier semestre 2017. Autour de 600 emplois seraient ainsi sur la sellette. Les communes sont inquiètes. Heureusement, le chef de l’État a assuré être à l’écoute de la sensibilité territoriale et vouloir préserver l’unité de la République lors de la récente conférence des territoires sise en cet été si sec.

Challenges
L’assèchement attire les pyromanes : les maires accusent Macron de mettre “le feu” aux collectivités territoriales. La baisse des dotations publiques, combinée à la taille dans les effectifs des contrats aidés, crée des situations “insoutenables” selon les représentants des maires et des communes de France. De quoi réduire en cendres une bonne part du tissu social. Heureusement le chef de l’État a affirmé sa solidarité aux pompiers.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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