Ce plan État-branche va dans le bon sens. Il est nécessaire d’investir dans la formation, notamment pour les personnes les plus éloignées de l’emploi. Et, dès lors qu’une initiative avec des financements vise la réduction des tensions de recrutement, il est utile de l’accompagner
, explique Edwin Liard, secrétaire fédéral FO Métaux chargé de la formation professionnelle. La fédération a signé le 11 mars, avec deux autres organisations syndicales, le plan de réduction des tensions de recrutement proposé par l’État aux partenaires sociaux de la Métallurgie. Cet automne, le secteur comptait 35 000 postes non-pourvus selon les déclarations des employeurs.
Augmentation du nombre de formations aidées
Déclinaison sectorielle du plan national, qui a été annoncé en septembre 2021 et doté 1,4 milliard d’euros en 2022 (dont 800 millions pour la formation des chômeurs notamment de longue durée), ce plan acte la mobilisation pour former, en privilégiant les mises en situation en entreprise, les demandeurs d’emploi de longue durée aux métiers qui recrutent, en particulier ceux en tension
: soudeur, chaudronnier et technicien de maintenance. Cette approche n’apportera des résultats que si tous les acteurs jouent le jeu
, appuie le militant FO.
Sur le papier, les engagements sont croisés. L’État va augmenter le nombre de formations aidées de Pôle emploi lorsqu’il y a promesse d’embauche —soit les préparations opérationnelles à l’emploi individuelles (POEi) et les actions de formation préalable au recrutement (AFPR). Il promet de les bâtir sur-mesure
, selon les besoins des employeurs, et dans un délai court. En retour, la branche de la métallurgie va promouvoir ces mesures auprès des entreprises et mobiliser celles-ci, en les incitant à intégrer les chômeurs de longue durée dans leur recherche de candidats et à en accueillir davantage en découverte des métiers et en stages, autrement dit dans le cadre de parcours de remobilisation initiés par Pôle emploi. Les Régions seront associées.
Valoriser la fonction de tutorat
Nouveauté en matière de financement, le plan crée une aide (jusqu’à 8 000 euros) pour le recrutement d’un chômeur de longue durée en contrat de professionnalisation. Cet alignement sur l’aide à l’embauche des jeunes majeurs en alternance (contrat d’apprentissage et de professionnalisation), créée pendant la crise et prolongée jusqu’en juin 2022, est salué par le militant FO. Il rappelle la sous-utilisation des contrats de professionnalisation depuis 2018
. Pour autant, Edwin Liard alerte sur la révision des
.coûts-contrats
d’apprentissage (engagée depuis fin 2021 par les branches, NDLR), qui risque de réduire la qualité des formations
Il appelle aussi à une meilleure valorisation de la fonction de tutorat, et de son rôle social, pour favoriser une plus grande réussite de la formation
. Le plan prévoit, en effet, de tester des actions de formation en situation de travail (AFEST) 100 % entreprise
, avec prise en charge d’un accompagnant externe ou, le cas échéant, des frais de tutorat de l’entreprise.
Agir pour la pérennité de l’emploi industriel
Mais, avertit le militant, la formation seule ne réglera pas les problèmes de recrutement s’il n’y a pas des efforts en matière d’attractivité, de rémunération, de conditions de travail et, surtout, de pérennité de l’emploi
.
La crise sanitaire a stoppé la croissance retrouvée, depuis 2018, des effectifs industriels. Aujourd’hui, il semble y avoir une prise de conscience de la nécessité de localiser les activités industrielles en France,
.