Grève à la SNCF : les cheminots de nouveau massivement mobilisés

Rail par Evelyne Salamero

Rassemblement des Cheminots à Paris le 13 avril dernier à l’appel commun de Sud Rail et FO Cheminots.
Rassemblement des Cheminots à Paris le 13 avril dernier à l’appel commun de Sud Rail et FO Cheminots.
Rassemblement des Cheminots à Paris le 13 avril dernier à l’appel commun de Sud Rail et FO Cheminots.

A l’appel de FO et de cinq autres organisations syndicales (CGT, Sud, CFDT, Unsa, First) les cheminots se sont de nouveau massivement opposés à la dégradation de leurs conditions de travail et du service public ferroviaire. Une dégradation programmée dans le cadre de l’ouverture à la concurrence et de la réforme ferroviaire de 2014.

Selon de premières indications, plus d’un cheminot sur deux en moyenne étaient en grève, avec des pointes à 70% chez les conducteurs et les contrôleurs, alors que reprenait, dans une atmosphère très tendue, la négociation d’une convention collective nationale (CCN) commune à la SNCF et aux entreprises privées du secteur.

Nivellement par le bas

Les employeurs veulent en effet limiter la CCN à une reprise du décret socle que le gouvernement, comme prévu par la réforme ferroviaire, a présenté début mars et qui se révèle très inférieur à la réglementation déjà actuellement appliquée aux 150 000 cheminots de la SNCF, la RH 0077 (les autres entreprises du secteur ferroviaire nées de l’ouverture à la concurrence emploient environ 5 000 cheminots).

Pour la fédération FO des cheminots, c’est au contraire la RH0077 qui doit devenir le décret socle et la CCN, qui ne s’appliquera qu’aux cheminots des entreprises dont l’activité principale est ferroviaire, doit l’améliorer encore.

Pourquoi FO Cheminots appelle aussi à la grève du 28 avril pour le retrait de la loi El Khomri

« Dans le cadre du droit du travail actuel, on est censé négocier une convention collective pour améliorer la réglementation qui elle-même améliore la loi. Là c’est l’inverse qui se passe », expliquait déjà François Grasa, secrétaire général de la fédération FO des cheminots le 9 mars dernier, ajoutant : « ce que les cheminots subissent aujourd’hui obéit à la même logique que le projet de loi El Khomri qui renverse la hiérarchie des normes et remet en cause le principe de faveur ».

Très logiquement donc, la fédération FO des cheminots appelle aussi à la grève du 28 avril pour le retrait de la Loi El Khomri.

Le 19 avril, dans un communiqué commun avec Sud Rail, elle soulignait : « C’est avec toutes les autres professions que nous devons mettre nos forces dans la bataille (…) A la SNCF ou ailleurs, nous ne voulons pas perdre de l’argent et de l’énergie dans des journées d’actions isolées qui ne viseraient qu’à protester, sans perspective de remettre en cause les choix contraires à nos intérêts. Nous voulons construire un mouvement social unitaire et reconductible qui nous permette de gagner. »

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante