Quelque 150 militants FO ont participé au XXIIe congrès de l’Union Départementale FO de l’Hérault. Les délégués, agissant dans un département qui figure parmi les plus touchés par le chômage, détenant même le record national sur la zone couverte par l’agence de Pôle emploi d’Agde/Pézenas, ont eu pour première préoccupation de réaffirmer leur soutien aux salariés qui luttent pour préserver l’emploi
. Leur résolution générale, adaptée à l’unanimité, mandate l’Union départementale pour se tenir en permanence
aux côtés des syndicats engagés dans ce combat, tant dans le privé que dans le public.
Une préoccupation et une volonté d’ailleurs d’emblée exprimées par le secrétaire général sortant, Gilbert Fouilhe (réélu), qui dans la présentation de l’activité de ces trois dernières années a commencé par rappeler dans le détail toutes les suppressions d’emplois et fermeture de sites auxquelles il a fallu déjà faire face, mais aussi celles qui s’annoncent.
Hécatombe d’emplois dans le privé
Le secteur privé voit se multiplier les suppressions d’emplois. Le groupe Schneider a d’ores et déjà fermé son site de Fabrègues et d’autres de ses usines voient aujourd’hui leurs effectifs diminuer, comme à Lattes. Ricard a également fermé son site de Bessan. Hill Rom (technologie médicale) a supprimé 44 emplois.
Le groupe Cameron, qui fabrique des obturateurs et des vannes pour les puits et forages pétroliers) en a éliminé 249 en interne, ce qui a induit autant de pertes dans la sous-traitance. IBM en est à son énième PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) et vient d’inaugurer les ruptures conventionnelles collectives permises par les ordonnances portant réforme du code du travail. SAIPOL (production et commercialisation d’huiles végétales raffinées) risque de fermer à Sète.
À cette liste, s’ajoute la décision du groupe Carrefour de se séparer, comme dans tout le pays, de ses magasins Carrefour Market et d’en vendre à des franchisés afin de bénéficier d’une convention collective plus favorable au patronat
, ont dénoncé les congressistes.
Plus de 1 000 emplois perdus dans le secteur public en trois ans
Dans le secteur public, le département a subi de manière particulièrement sévère les conséquences de la fusion des deux anciennes régions (Midi Pyrénées et Languedoc Roussillon) en une seule, l’Occitanie.
Au total, plus de 1 000 emplois ont été perdus ces trois dernières années dans le département du fait de fusions de services, dans les grandes administrations (Préfecture, Direccte, DGFIP…), dans différents organismes (Opca, Fongecif…) ou encore à l’ARS (Agence régionale de santé), ou FO a d’ailleurs été la seule organisation syndicale à voter contre le budget 2018 qui avalise la suppression de 31 emplois. A cela s’ajoute la disparition de plusieurs sites de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, et la réduction des heures d’ouverture de Pôle emploi, de la CAF et de la Carsat.
Il est plus que jamais nécessaire d’affirmer les revendications en toute indépendance
Dans ce contexte, les délégués ont considéré qu’il est plus que jamais nécessaire d’affirmer en toute indépendance les revendications susceptibles de stopper la politique de régression menée par ce gouvernement et les gouvernements précédents
, résumant notamment en forme de slogan : Non aux licenciements, non à la casse des emplois, abrogation de la loi travail, abrogation des ordonnances Macron !
Affirmant également leur opposition totale aux lois qui détériorent le Service public
(lois Notre, Mapam, Hôpital santé territoire, Cap 22…) et avertissant que l’Union départementale de la CGT-FO s’opposera à toute nouvelle réforme des retraites consistant à mettre en place un régime par points, à établir un régime universel visant à remettre en cause les régimes particuliers
, les délégués ont exprimé leur ferme intention que leur Union départementale prenne toute sa place dans la construction nécessaire du rapport de force.
Un rapport de force qui, soulignent-ils en guise de conclusion de leur résolution générale, permettra, dans l’unité, d’arriver à la grève interprofessionnelle, seule capable de stopper la politique destructive du gouvernement.