400 postes supprimés dans la chaîne hotelF1

Emplois et salaires par Clarisse Josselin

Photographie d’Erwin1990 (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0]

Le groupe Accor va céder 62 hôtels low cost à Adoma (ex-Sonacotra), qui en fera des structures d’hébergement et d’accueil d’urgence. Un plan social assorti de départs volontaires, portant sur près de 400 postes, vient d’être lancé. Pour FO, la priorité doit être donnée au reclassement en interne.

Les négociations d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) concernant 393 emplois ont démarré début avril au sein d’AccorHotels. Un quart des établissements de la chaîne hotelF1, la gamme ultra économique du groupe, va être vendu à la SNI, filiale immobilière d’intérêt général de la Caisse des dépôts. Ces hôtels seront transformés en centres d’accueil social et d’hébergement d’urgence pour les SDF ou les réfugiés. Ils seront gérés par Adoma (ex-sonacotra), opérateur historique des foyers de travailleurs migrants et filiale de la SNI.

Parmi ces établissements, 44 sont intégrés au groupe AccorHotels et 18 en gérant-mandataire, selon le syndicat FO. Un tiers sont situés en Ile-de-France, le reste dans les grandes agglomérations. La cession, annoncée début mars par AccorHotels, devrait être effective au troisième trimestre 2017.

Des établissements souvent très isolés

Les salariés actuels vont perdre leur emploi. Si la cession s’était faite à autre groupe hôtelier, une clause aurait obligé ce dernier à reprendre le personnel à l’identique, explique Gilles d’Arondel, secrétaire général du syndicat FO Accor. Mais là il s’agit d’un travail social, c’est une activité qui n’a rien à voir avec l’hôtellerie commerciale.

Les négociations du PSE doivent se poursuivre jusqu’en juin. Une cellule de reclassement est mise en place au sein du groupe ainsi qu’en externe, chez Adoma. Un plan de départs volontaires est également ouvert. FO se battra pour préserver au maximum l’emploi et le reclassement en interne.

Les salariés sont très inquiets, poursuit le secrétaire du syndicat FO. Les hôtels cédés sont souvent très isolés et situés à plusieurs dizaines de kilomètres des autres établissements du groupe, dans un autre bassin d’emploi. Pour rester chez Accor, beaucoup seront obligés de déménager. S’ils ne sont pas mobiles, notamment pour des raisons familiales, ils risquent d’être licenciés.

Une logique de rentabilité

En parallèle, le groupe AccordHotels va lancer un vaste plan de rénovation de la centaine d’établissements F1 qu’il conserve. Ces hôtels, créés en 1985 sous le nom de Formule1, avaient été négligés ces dernières années, selon Gilles d’Arondel.

Le groupe Accor s’en sort bien, il cède les hôtels les moins lucratifs et il garde les meilleurs qu’il va relancer avec l’argent de la cession, poursuit-il. Il est dans une logique de rentabilité, au détriment de l’emploi. Nous sommes aux côtés des salariés et allons négocier au mieux.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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