Force Ouvrière : le dernier congrès de Christian Gaston

Ariège

« Le prochain congrès de l’union départementale FO qui se déroulera aujourd’hui, à Tarascon, sera le dernier de Christian Gaston… du moins en tant que secrétaire général. À 60 ans, alors que depuis douze ans il dirige Force Ouvrière en Ariège, l’ancien rugbyman verniollais a décidé de “raccrocher les crampons”, de laisser la place à la nouvelle équipe qui sortira de ce congrès 2014 où est attendu le “grand patron” du syndicat, Jean-Claude Mailly. » (Interview parue sur le site www.ladepeche.fr le 19/06/2014)

Qu’est-ce qui vous pousse à prendre votre retraite ?
J’ai lutté pour la retraite à 60 ans, j’ai respecté les 40 ans de cotisations… prendre ma retraite est pour moi une décision cohérente avec mon engagement de syndicaliste. De plus, après de longues années de militantisme — je me suis syndiqué dès mon embauche à EDF en 1977 — avec prise de responsabilités au fil des ans, je crois qu’il faut savoir passer le relais : il y a pas mal de jeunes dans nos rangs qui peuvent apporter dynamisme et idées nouvelles.

Qui pour diriger, désormais, l’union départementale 09 de FO ?
Pour moi, c’est un désappointement : je n’ai pas réussi à régler ma succession. Ce sera donc un congrès sous haute tension où comme au sein de notre organisation, deux tendances s’affrontent, l’une privilégie la négociation, le dialogue social ; l’autre, minoritaire, est opposée à tout et conteste les accords, les signatures de la confédération. Il y a d’ores et déjà deux candidats déclarés : Jean-Marie Bettini et Bernard Rousset. Le premier, un Ariégeois qui travaille au service des sports de la mairie de Toulouse et appartient à la structure territoriale FO des Municipaux de Toulouse ; il a fait de la formation syndicale ; je le soutiens parce que j’apprécie son approche pragmatique de la fonction qu’il brigue, sa connaissance du terrain, sa façon d’être à l’écoute des salariés. Le second travaille à Foix, à la direction départementale des Territoires ; il appartient à la branche agriculture FO et me semble très absorbé par sa fédération à Paris. Il est toujours possible qu’ils ne soient pas les seuls en lice. D’autres candidats pourraient se dévoiler suite à l’élection lors du congrès, jeudi, des 25 membres de la nouvelle commission exécutive chargés de désigner les 9 membres du bureau qui à leur tour éliront le nouveau secrétaire général.

Que représente FO en Ariège ?
Avec, selon les secteurs, 20 à 40 % d’élus aux élections professionnelles, FO est la deuxième organisation syndicale représentative dans le département. En terme d’adhérents, on a doublé leur nombre en quelques années, passant de 600 à 1200.

Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette décennie à la tête de l’union départementale FO ?
Pour moi le plus grand combat fut celui mené pour tenter de sauver les retraites. On aurait dû faire plus court mais aller au bout du combat. De petites réformes en petites réformes, toutes les grèves ont affaibli l’économie et détérioré le climat dans les entreprises. Que le pouvoir centralisé, quel que soit le gouvernement, n’ait pas entendu l’expression du peuple m’a profondément déçu ; tant de monde dans la rue partout en France, sans casse, dans la dignité…

D’autres regrets ?
Oui, ils concernent la protection sociale : on s’achemine, hélas, vers une Sécurité sociale à deux vitesses ; une fois encore les salariés vont devoir payer la note via les complémentaires santé. Localement, je ne peux que déplorer les pertes d’emplois et de savoir-faire dans le domaine du textile et l’industrie lourde. Ce n’est pas l’emploi industriel aéronautique développé dans le département qui pourra compenser tout ce qui a été perdu en pays d’Olmes et en Couserans.

Un motif de satisfaction ?
Avoir réussi à conserver quelques acquis dans la dernière convention Unédic et puis voir le regain d’intérêt des jeunes pour le syndicalisme ; ils n’hésitent pas à venir nous voir, à poser des questions…

 Voir en ligne  : www.ladepeche.fr